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The slut

The Slut

Pays : Film israélien, italien
Genre : Drame
Durée : 1h27
Date de sortie : prochainement
Avec Hagar Ben Asher, Ishai Golan, Icho Avital, Yoav Levi, Tzahi Hanan, Stav Yanai, Daria Forman
Réalisé par Hagar Ben Asher

Tamar, belle jeune femme de 35 ans, vit seule avec ses deux fillettes. Toutefois, elle ne peut refréner son appétit sexuel et se donne à plusieurs hommes du village.
Shai, un jeune vétérinaire, revient s’installer dans la région et tombe rapidement sous le charme de Tamar. Une relation amoureuse naît rapidement entre eux. Mais Tamar pourra-t-elle se contenter d’un seul partenaire ?


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

La traînée, en français. La course folle d’un cheval se tuant contre un véhicule ouvre le film. Une femme partage ses désirs et ses faveurs entre plusieurs hommes des environs de sa ferme avicole ; un ancien ami réapparu lui offre une vie de couple stable. Elle accepte, mais ne peut renoncer à ses autres partenaires. Une inquiétude permanente nous accompagne devant les faits et gestes de Tamar, qui applique à tous les éléments de sa vie le même désordre qui lui fait casser ses oeufs, crever ses pneus, interrompre une grossesse peu après l’avoir voulue, faire rosser un homme par d’autres pour le cajoler ensuite. Les images sont enlaidies par des couleurs ternes, du flou, des cadrages sur les ferrailles et déchets qui entourent toute ferme. Un film fait pour ne pas plaire, comme son titre. Cependant la réalisatrice et principale interprète ressent manifestement une grande tendresse pour son héroïne qui ne demande rien à personne, et qu’elle choisit d’encadrer de multiples images de bêtes : nombreux chevaux, mais aussi chiens, chèvre, dindon, paon, pigeons, grenouille... et les poules bien sûr.


La Tamar du film The slut a en commun avec la figure biblique du même nom d’être la femme de trois hommes plus un. Mais si la belle-fille de Jacob ne choisit pas ses maris et séduit son beau-père pour sauvegarder la lignée, dans The slut, Tamar a trois amants plus un quatrième qui veut vivre avec elle – et elle avorte, incapable de s’installer dans cette nouvelle relation.
La première partie du film patine un peu, réduisant les relations humaines à leur seul versant sexuel, filmées cependant avec beaucoup de tendresse. L’héroïne semble le jouet de ses pulsions généreuses. Vivant seule avec ses deux filles, elle organise sa vie entre son travail et ses amants. Quand arrive son ami d’enfance, devenu vétérinaire, la relation qui naît entre eux est plus complexe, amoureuse. Il se révèle être un bon père pour ses enfants, ils décident de vivre ensemble. Cependant sa fugue la fait détaler comme le cheval qui se défait de sa bride. D’abord contente d’être enceinte de son ami, elle avorte. Lui, seul avec les fillettes, se couche tout nu à côté de l’une d’elle. Abus sexuel ? Rien n’est montré, mais Tamar trouvant porte close, soupçonne. Elle alerte les trois amants qui attendent le nouveau rival pour le rouer de coups.
Lors de l’image finale, l’héroïne qui se met à genou à côté de son ami à terre, prend délicatement sa tête blessée sur ses cuisses. C’est là où tout se joue, au creux de son corps, qui devient alors le réceptacle de leur commune impuissance.