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PORFIRIO

Porfirio

Pays : Film français
Genre : Drame
Durée : 1h41
Réalisateur : Alejandro Landes

Dans une ville lointaine à la périphérie de l’Amazone, Porfirio est un homme qui vend des minutes de téléphone portable pour gagner sa vie. Confiné dans un monde réduit à son lit et son fauteuil roulant, contraint de porter des couches, il rêve qu’il peut voler.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

L’idée de ce quasi-documentaire n’est pas d’apitoyer. Devant le pauvre Porfirio -il joue son propre rôle- paralysé sous la ceinture et pour qui tout changement de position demande une longue et pénible performance, on est impressionné certes par le dénuement de son existence, mais surtout par son extraordinaire énergie, par son appétit de vivre, et par le dévouement de sa compagne et de son fils. Il faut apprécier aussi ce tableau d’un coin de Colombie où pour une fois, les narcos ne sont pas sur la photo. Mais il a fallu au réalisateur expliquer en salle la fin incompréhensible de son film : que voulait Porfirio en montant dans l’avion ? Réponse : faire le terroriste aérien afin que l’Etat lui verse les réparations qu’il réclamait, en vain depuis des années, pour avoir pris une balle de la police dans le dos. Certaines ellipses sont quand même un peu totales...


"De quoi rêves-tu ? De courir, de voler, de boxer..." C’est Monsieur minute qui répond à cette question. Mais qui est-il plus précisémment comme le demande un employé de l’aréoport ? "nom : Porfirio, profession : commerçant". Et oui, Porfirio vend des minutes de téléphone. Il est souvent montré en plan rapproché, torse nu, le téléphone suspendu autour du cou. Rien d’extraordinaire jusqu’à ce qu’on le voit demander de l’aide avec insistance à son fils Nissim. Celui-ci le lève, le lave, l’appareille...car Porfirio qui a été "blessé par un flic qui lui a tiré dessus" est souvent sur son fauteuil roulant ou demande à y être installé. Héros singulier qui nous fait voir la vie quotidienne à sa hauteur de vue avec les contraintes auxquelles il est confronté. Alors face à ses contorsions, ses démarches auprès du bureau d’avocats, sa descente en ville avec son chien Luigi, on comprend qu’il puisse rêver en regardant les oiseaux et les trainées blanches des réacteurs d’avions dans le ciel. Pour en savoir plus restez jusqu’à la fin du film même si vous ressentez quelques longueurs et lenteurs à l’image des journées de Porfirio et vous entendrez l’étonnant chant de sa balade. Vous comprendrez que la force des rêves aident parfois à repousser les limites du possible.