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LA SOURCE DES FEMMES

La source des femmes

Pays : Film français
Genre : Comédie dramatique
Durée : 2h15
Date de sortie : prochainement
Avec Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Zinedine Soualem
Réalisé par Radu MIHAILEANU

Dans un petit village, quelque part entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, la tradition impose aux femmes d’aller chercher l’eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb. Leïla, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l’amour : plus de sexe tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Conte divertissant mais pas sans profondeur sur la condition des femmes dans les pays du Maghreb. Coloré, chatoyant, chantant, émouvant ce film porte leur parole : le désir d’émancipation des règles dictées par les hommes.
En ces temps de révolutions arabes, il a le mérite de révéler le dessous des cartes de la vie politique. Les vraies révolutions se font de l’intérieur et, que ce soit dans la sphère privée ou éducative (la famille et l’école), la démocratie ne s’y révèle guère. Il y a encore beaucoup à faire pour que soient à égalité les femmes et les hommes. Les revendications des habitantes d’un village surgissent à propos du transport de l’eau de la source, mais elles vont au-delà et concernent bien évidemment des sujets tout aussi vitaux, comme la maîtrise de la natalité. Le choix des chansons, parfois écrites par le réalisateur, nous en donne la teneur : elles sont lourdes de sens malgré la façon humoristique dont elles sont traitées.
La beauté des femmes orientales et des décors naturels en font un film plus léger qu’il n’y paraît.


Les beaux paysages de montagnes et de villages berbères, les vêtements et parures de leurs femmes, les mouvements de groupes et la poésie des textes chantés pour dire ce qui n’est pas facile, rendent agréable à voir et à suivre l’aventure de ces héroïnes courageuses affrontant l’égoïsme et l’obscurantisme ; et le personnage inattendu du ’Vieux Fusil’ est particulièrement séduisant, à sa façon. On peut argumenter que la dénonciation faite par Mihaileanu d’une condition féminine assujettie au bon ou mauvais plaisir des hommes est sans doute assise sur des clichés simplistes ; mais les huées masculines qui se sont fait entendre parmi les applaudissements de la salle Lumière montrent combien les évidences les plus élémentaires ont besoin d’être sans cesse réaffirmées.