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La fin du silence

(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Un western vosgien ? Le qualificatif convient parfaitement à ce film sombre, âpre, tendu, où l’on retrouve, outre le thème classique du réglement de comptes (il s’agit d’un adolescent d’une extrême violence, Jean, qui, chassé de chez lui après avoir été faussement accusé, revient pour se venger), tous les ingrédients des grands films de l’Ouest américain : d’une part des personnages rudes, prompts à la colère et à la violence, et dont la psychologie est taillée à la hache dans un bois dont on ne fait pas les flûtes ; d’autre part une nature sauvage, ici la forêt des Vosges, qui joue un rôle aussi important que les personnages avec ses interminables sapinières sombres, étouffantes, parfois voilées de lents passages de nuages, et dont l’austère sérénité est parfois troublée par des orages brutaux aux gouttes crépitant comme des balles dans le sous-bois. Et si un tel orage est bien présent au rendez-vous, son déclenchement sert à accompagner somptueusement le crescendo de l’autre orage, celui dont la narration est le sujet du film. Celui-ci commence à semer son électricité dès les première séquences, et son grondement ne fait que s’amplifier jusqu’à l’éclair de foudre final.