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JEANNE CAPTIVE

Jeanne captive

Pays : Film français
Genre : Drame
Durée : 1h32
Réalisateur : Philippe Ramos

À l’automne 1430, Jeanne d’Arc, prisonnière d’un puissant seigneur du nord de la France, est vendue aux Anglais. Entre les murs qui l’enferment, le temps d’un convoi longeant la mer ou près du bûcher qui la verra périr, des hommes tentent d’approcher cette jeune femme porteuse d’infini.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Philippe Ramos nous avait quelque peu épatés avec "Capitaine ACHAB" (primé au Festival de Locarno en 2007), par sa façon de revisiter le fameux roman de Melville, "Moby Dick", mais aussi l’adaptation cinématographique hollywoodienne des années 50. Toujours aussi audacieux, le cinéaste nous livre une nouvelle version de "Jeanne d’Arc" (après Dreyer, Preminger, Bresson, Rivette, Besson...) et, je dois dire, plutôt séduisante ! ça commence par une tentative de suicide de Jeanne, qui se jette du haut d’un donjon, pour échapper aux gardiens qui veulent la livrer aux Anglais, moyennant finances. Je ne connaissais pas ce détail dans sa biographie ! Ce qui frappe c’est sa relation aux hommes, sa façon mystérieuse de les regarder. Et certains sont fascinés, lui prêtent secours, la respectent malgré la rudesse de leurs attitudes. En fait, l’idée la plus forte du scénario imaginé par le cinéaste, c’est de montrer Jeanne qui n’entend plus les voix, celles du ciel, celles qui ont toujours guidé sa conduite...Alors, elle s’enferme dans le silence, rendant le travail des geôliers difficile. De magnifiques plans du ciel (précisément), de la mer (soudain silencieuse), et des visages donnent la dimension poétique, méditative, de ce film singulier.