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HANEZU NO TSUKI

Hanezu no tsuki

Pays : Film japonais
Genre : Drame
Durée : 1h31
Date de sortie : prochainement
Avec Tohta KOMIZU, Hako OSHIMA, Tetsuya AKIKAWA
Réalisé par Naomi KAWASE

La région d’Asuka, à Nara, est le berceau du Japon. Ici, il y a longtemps, vivaient ceux qui se satisfaisaient du plaisir de l’attente. Le peuple moderne, ayant apparemment perdu ce sens de l’attente, semble incapable d’être reconnaissant du présent, s’accrochant à l’illusion que toute chose avance selon le plan bien précis de chacun.
Il y a bien longtemps, les gens croyaient que Mt. Unebi, Mt. Miminashi, et Mt. Kagu, trois montagnes, étaient habitées par des dieux. Ces montagnes sont toujours là. En ce temps, un puissant homme d’affaire avait comparé les montagnes à la bataille qui se livrait en son propre cœur. Les montagnes étaient une expression du karma humain.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Hiératique dans sa tenue traditionnelle, Naomi Kawase fait face aux festivaliers. Elle porte avec elle cette idée du Japon auquel les occidentaux s’attachent : l’impassibilité. Mais son film démontre la sensibilité de cette réalisatrice exigeante*
Le sujet ? Azuka, ville antique du Japon encore sous terre et l’amour : deux hommes et une femme.
Le décor ? La nature luxuriante, verdoyante, généreuse et la transcendance : la poésie.
Nostalgie, douleur, renoncement, apaisement, pardon, suicide, émaillent l’histoire tragique de l’affrontement entre des forces contraires. Peu de mots. Seuls comptent les actes, la richesse de la création et le lien entre les personnages. A partir d’un tapis mécanique roulant des pierres sèches puis boueuses -résultante des fouilles entreprises qui ne progressent que trop lentement- on comprend que l’histoire concerne plusieurs générations. Si la mise en scène, la lumière et la direction d’acteurs sont abordables, le cadrage, lui, est à décoder. Et l’on revient au tapis qui n’en finit pas de se dérouler et continuera à révéler l’histoire de cette cité enfouie. Et pourquoi pas, l’histoire qui reste à écrire du Japon d’aujourd’hui et dont la terre gardera également les traces.

* lauréate de la « Caméra d’or » en 1997 et du Grand Prix du Festival de Cannes 10 ans plus tard.