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BE OMID E DIDAR

Bé omid é didar (Au revoir)

Pays : Film iranien
Genre : Drame
Durée : 1h40
Date de sortie : prochainement
Avec : Leyla Zareh, Fereshteh Sadreorafai, Shahab Hoseini
Réalisateur : Mohammad Rasoulof

L’histoire d’une jeune avocate de Téhéran en quête d’un visa lui permettant de quitter le pays.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le cinéaste iranien est peut être à cette heure emprisonné pour ce film et son attitude critique à l’égard des tenants du pouvoir dans son pays. Le témoignage émouvant de son épouse à la présentation du film à la salle Debussy nous a rendu complètement
réceptif à l’histoire d’une jeune femme avocate, sans travail, loin de son mari, emprisonné ou vivant dans la clandestinité dans le sud du pays. Racontée de façon simple, avec une grand sobriété, la vie quotidienne de cette femme nous la montre victime d’un système répressif jusqu’au choix le plus personnel (avorter). Le cinéaste s’est donné le temps de nous présenter un film achevé, un portrait tout en nuances de couleurs et de lumière, sans effets dramatiques. La mère apparaît, ne comprenant pas la situation, sans conscience du drame intérieur de sa fille. L’ami, le mari n’approuvent pas sa décision de quitter le pays. Pourtant elle dit : il vaut mieux vivre étranger dans un pays étranger, qu’étranger dans son propre pays". Désir de liberté mais aussi revendication de dignité. Nous pensons à Panahi, nous pensons à Rasoulof. Le grand mérite du Festival de Cannes est aussi de témoigner pour la liberté d’expression. En voilà un nouveau et bel exemple.


Au revoir. Un film infiniment triste, et immensément courageux, bouteille à la mer lancée par un prisonnier de ce ponton carcéral qu’est devenu l’Iran. Une femme, dont le métier d’avocate lui a été interdit par le régime, cherche à quitter son pays, mettant en jeu toutes les facettes de son existence, et en est empêchée. Or il ne s’agit pas seulement d’un cas personnel mis en exergue, mais du sort d’innombrables individus prisonniers du totalitarisme. On en admire d’autant plus les quelques complicités, actives ou passives, qui sont apportées à la pauvre mouche bourdonnant contre une vitre fermée... Maigre consolation, la tortue de l’aquarium semble bien avoir réussi à s’échapper.