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ARIRANG

Arirang

Pays : Film coréen
Genre : Drame
Durée : 1h40
Date de sortie : prochainement
Réalisé par KIM Ki-duk

Arirang est une histoire dans laquelle Kim Ki-duk joue trois rôles.
A travers Arirang, je franchis une colline de ma vie.
A travers Arirang, j’essaie de comprendre l’Homme, je remercie la nature et j’accepte ma condition actuelle.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Arirang : connais-toi toi-même, nous explique Kim Ki-duk. Dans sa confession socratique, KKD tente de se libérer de la longue dépression qui l’a tenu trois ans éloigné des plateaux et des caméras. Il a réorienté sa créativité, momentanément effrayée par la réalisation cinématographique, vers de merveilleux bricolages dont fourmille la tanière glacée où il s’est réfugié. Les idées visuelles et de mise en scène ne l’ont pour autant pas abandonné dans ce nouvel opus : dialogue avec lui même, cheveux pendants contre queue de cheval, ou avec son ombre ; gueule-à-gueule avec la tête du poisson qui le nourrit, et dont le cousin sert d’abat jour ; et jeux d’acteur, qui pleure ou hurle ou fait l’égaré - une sorte de Kitano, avec même la peinture ! Les acteurs, nous dit-il, aiment tous jouer les méchants car ils peuvent ainsi se conduire comme ils n’osent le faire dans la vie...

Les propos tenus sont fortement imprégnés de la confusion et du désordre propres à la dépression : on se sent plus souvent au café du commerce qu’à une master class ou une leçon de philosophie de l’art. Mais à déplier ces brouillons froissés dans la corbeille à papiers, on découvre un tel amour du cinéma - "prêts ? action !" - que l’on peut espérer retrouver bientôt sur les écrans ce génial réalisateur, une fois passé le cap douloureux de la cinquantaine.


Depuis 2006, avec "Time", plus de film de Kim Ki Duk, silence radio d’un fleuron du cinéma sud-coréen, mais qu’est il devenu ? Thierry Frémeaux lui rend visite, parle avec lui de sa situation, de ses problèmes. Il visionne "Arirang", le sélectionne pour UCR. Beaucoup de qualificatifs se bousculent : témoignage d’un homme désespéré car plaqué par sa bien-aimée, confession d’un artiste en panne d’inspiration, témoignage d’un homme de cinéma sur la force et l’illusion qui sous-tendent le Septième Art, logorrée exhibitionniste d’un dépressif gravement atteint...Mais, je l’avoue, jamais on aurait envie de partir de la salle Debussy, car c’est tout simplement bouleversant. Techniquement, c’est impeccable, merveille de la caméra numérique maniée par un expert en bricolage. Mais le moment de vérité, c’est quand le cinéaste regarde, en pleurs, sur l’écran de son ordinateur, l’extraordinaire dernière séquence d’HIVER, la fameuse ascension du moine-Kim Ki Duk, traînant une lourde pierre et avec dans les bras une statuette de Bouddha... tout est dit là, pour toujours : l’extraordinaire puissance d’un cinéaste inspiré. Arirang, c’est une chanson coréenne sur la vie, l’amour, la mort.