Primary Menu

The City Below (Unter dir die Stadt)

Unter Dir die Stadt

Pays : Film français, allemand
Genre : Divers
Durée : 1h 45min
Date de sortie : prochainement
Avec Robert Hunger-Buhler, Nicolette Krebitz, Mark Waschke
Réalisé par Christoph Hochhäusler

Roland, manager de banque, tombe amoureux de Svenja, la femme d’un de ses employés. Entre eux va naître une relation secrète, qui devient de plus en plus sérieuse. Roland profite alors de son pouvoir pour faire muter le mari de Svenja dans une autre ville. Mais quand celle-ci apprend ce que son amant a fait, elle se sent manipulée et met un terme à leur relation. Pour lui, le monde s’écroule…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

La logique du haut, celle d’un pouvoir implacable et impitoyable, est parsemée d’éléments qui ne s’y intègrent pas. L’univers de la banque est filmé en plans larges ou moyens, dans un gris bleuté très « clean », tout en hauteur, avec des intérieurs d’une élégance aussi feutrée que froide. Les scènes charnelles sont rouges, surtout en gros plans, sans que cependant le spectateur arrive à se sentir concerné. Qu’un homme puissant d’un certain âge séduise une femme jeune est banal. Que la jeune femme en question joue le jeu alors que rien ne le laisse présager dans sa relation de couple, est plus déroutant. Mais visiblement, le réalisateur ne vise pas l’identification du spectateur. Plusieurs éléments, qui se donnent comme signifiants, restent pourtant sans suite, comme autant d’échardes dans la logique narrative, devenant du coup signifiants sur un autre plan, désignant l’irruption de l’irrationnel dans ce qu’on voudrait seulement croire rationnel. Les lignes de fuites des immeubles disent l’impossibilité de fuir ce qui nous échappe. C’est frustrant. Le nom même du réalisateur (qu’on pourrait traduire par "celui du gratte-ciel") serait-il éventuellement un indice autobiographique ?


L’histoire se déroule à Francfort, place forte financière et aussi siège de grands conglomérats : die Stadt. Ville de tours de verre, dont la caméra nous restitue les reflets. Monde de pouvoirs , où se font et se défont les alliances industrialo-capitalistes, où se trament les stratégies mondiales, monde qui ignore la souffrance des peuples, qui fait peu de cas des affaires personnelles des golden boys, manipulés par leurs chefs, faussement affables et amicaux dans leurs relations avec eux. C’est ce monde-là que représente Roland Cordes, sacré le meilleur banquier de l’année par la presse allemande. Un homme secret, non dénué d’élégance, il parle peu, il séduit, il manipule. Svenja, jeune femme d’un collaborateur de la banque Oliver Steve, rencontre Roland dans une exposition. Fascination réciproque, coup de foudre, l’envie d’une aventure hors norme ? Dans cet univers glacé, filmé en lumière étrange, fantasmagorique même, se joue entre les deux êtres le jeu du mensonge et des faux semblants. Roland n’est pas né à Mannheim, Svenja invente dans son CV des emplois dans de grandes entreprises...Les terroristes sont loin : en Indonésie (où est envoyé Oliver) mais la banque va délocaliser ses affaires à Shanghai... Tout n’est pas expliqué dans ce film qui apparaîtra peut être incompréhensible, image de notre monde actuel, en convulsion. La panique (dernière séquence) semble vouloir déstabiliser ce monde trop sûr de lui.