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Tournée

Tournée (On Tour)

Pays : Film français
Genre : Comédie
Durée : 1h 51min
Date de sortie : 30 juin 2010
Avec Mathieu Amalric, Anne Benoit, Antoine Gouy
Réalisé par Mathieu Amalric

Un ex-producteur de spectacles fait son come-back avec une troupe de filles du New Burlesque : du strip-tease haut en couleurs sur les routes de France !


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Comme les apparences sont trompeuses ! Nous voici dans une tournée en France de cinq strip-teaseuses américaines, dirigée par un producteur français, joué par Mathieu Amalric lui-même, affublé d’une superbe moustache. Tout est là pour éblouir, le strass, les plumes, les paillettes, la musique, le spectacle, tout est réuni pour parler de joie de vivre. Et cette "promenade à travers la vie", après un tour des ports de France, du Havre à Toulon, doit culminer à Paris. Mais que voit-on en réalité, derrière ce décor si factice ? Le producteur ne sait plus du tout où il en est de son existence, ses anciens amis le laissent tomber ou le rejettent, il vient revoir sa femme et ses deux enfants sans réussir à recréer une relation avec eux. Et les Américaines aussi ont du vague à l’âme. Qu’est-ce donc que vivre, qu’est-ce donc qu’aimer ? La manière subtile, mélancolique, souvent d’un humour retenu, de Mathieu Amalric, n’est pas si éloignée de Tchékov. Il continue à nous proposer discrètement son interrogation radicale sur l’existence, sur la crise des quarante ans, sur la solitude affective. "En quelle prison gémit tout être fini", la phrase du théologien Balthasar revient à l’esprit. Qui pourra verser un baume sur les plaies du coeur et de la vie ?


The tour starts in Le Havre and continues south along the French coast. Those on tour are five American women who have created a New Burlesque Show, stating that they want to target women and do without men. Actually, the excerpts from their show which we see on screen look very much like the old burlesque despite the hearty applause of the women in the audiences. Their names go way beyond Gypsey Rose Lee : Mimi Le Meaux, Kitten on the Keys, Dirty Martini...
But, they are dependent on one man, their producer, Joachim Zand – who is played by the versatile actor Matthieu Amalric (many, many French films and even Bond villain in Quantum of Solace) and who also directs the film.
The uncertainties of the tour are manifest in the meanderings of the plot. There are also a lot of emotional meanderings but, especially, for Joachim who has been in the US, has used the act to get back to France where, it seems, he is not welcome to many old associates. He also makes contact with his two sons.
This means two focuses of attention, on the women and their acts (which may be more envigorating on stage than they are on screen) and Joachim’s many troubles. But, all in all, there is an optimism about human nature here, right up to Joachim’s final shout – and the show must go on.


Quel est le sujet du film ? Le portrait d’un homme de télévision sur le déclin, rêvant de retrouver ses gloires anciennes ? La description d’une micro-société féminine qui assume son corps comme objet sexuel ? Ou encore la misère culturelle de la province française qui n’a pour se distraire que ces shows dérisoires ? Ces différents thèmes sont présents lors de la "tournée" effectuée par Joachim et sa troupe mais on n’est pas convaincu de leur intérêt ou surtout de leur crédibilité. Ces femmes dont on voit au fur et à mesure qu’avance le film quelques numéros de strip-tease n’ont guère d’épaisseur humaine si elles ont par ailleurs une belle épaisseur physique. Joachim est un loser dont la médiocrité fait même pitié à ses deux jeunes enfants, nettement plus matures que lui. Le monde du spectacle est présenté sous ses aspects les plus dérisoires et cruels. Cette vie errante de noctambules, d’hôtel en hôtel, de "casino" en boîte de nuit laisse un goût amer de misère affective. Joachim lui-même semble ne plus y croire et ne plus la supporter, lui qui réclame sans cesse qu’on coupe la musique, dans tous les lieux où il passe. La performance d’acteur de Mathieu Amalric est à saluer, même si on regette qu’elle ne s’applique pas à des sujets plus attachants.

Père Jacques le Fur