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Shit Year

Shit Year (Une année de merde)

Pays : Film américain
Genre : Drame
Durée : 1h 35min
Date de sortie : prochainement
Avec Ellen Barkin
Réalisé par Cam Archer

La célèbre actrice Colleen West abandonne sa carrière pour aller vivre recluse dans les montagnes. Mais le calme et le repos auxquels elle aspire sont troublés par le bruit de travaux dans le voisinage. Colleen ne tarde pas à se rendre compte qu’elle ne se supporte plus depuis qu’elle a renoncé à la seule chose qui la passionnait. Hantée par sa solitude et les désirs du passé, Colleen commence à se demander si elle n’a pas vécu sa vie à travers les personnages qu’elle a incarnés à la scène et à l’écran.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Ce beau et sombre film en noir et blanc n’est pas destiné au grand public. "Vous est-il arrivé de vous regarder dans un miroir et d’être saisi de dégoût pour vous-même ?" Cette phrase est une des clefs du film. Une actrice, belle, adulée, qui a tourné 35 films en 30 ans, très portée sur l’amour des jeunes premiers de ses théâtres, décide brusquement de tout arrêter et de se retirer dans un cottage en pleine forêt. Occasion pour elle de repenser à sa vie, de revivre des épisodes de ses amours éphémères. Le film devient une longue méditation poétique, d’une grande recherche formelle, sur des questions existentielles : est-ce encore possible de vivre en étant sans cesse les personnages que l’on joue au théâtre ? pourquoi l’amour est-il inséparable de la souffrance ? Se retirer, est-ce déjà mourir ? La vie n’est-elle que fuite du néant ? La jeune femme que l’actrice trouve comme voisine dans son cottage, elle-même farfelue et paumée, ne l’aide guère à se retrouver. C’est un film post-bergmanien, avec le même noir et blanc, le même radicalisme que le grand Suédois dans ses films les plus sombres. Mais l’absence de scénario, le retour incessant des flash-backs, nuisent au mouvement du film, qui ne touchera qu’une élite portée sur la poésie et les interrogations sartriennes sur l’être et le néant.

Père Jacques le Fur