Primary Menu

Poetry

Poetry

Pays : Film sud-coréen
Genre : Drame
Durée : 2h 15min
Date de sortie : prochainement
Avec Yoon Jung-hee
Réalisé par Lee Chang-Dong

Dans une petite ville de la province du Gyeonggi traversée par le fleuve Han, Mija vit avec son petit-fils, qui est collégien. C’est une femme excentrique, pleine de curiosité, qui aime soigner son apparence, arborant des chapeaux à motifs floraux et des tenues aux couleurs vives. Le hasard l’amène à suivre des cours de poésie à la maison de la culture de son quartier et, pour la première fois dans sa vie, à écrire un poème.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

La vie de Mija s’étire lentement au rythme d’une grand-mère qui perd peu à peu la mémoire et n’a pas beaucoup de prises sur sa vie personnelle ni sur celle de son petit-fils adolescent qui lui a été confié. Son désir d’accéder à la poésie paraît saugrenu à son entourage. Et pourtant elle persévère, s’inscrivant à un cours d’écriture poétique et fréquentant des séances de lectures de poèmes. C’est l’entrée dans cet univers qui va l’aider à voir le monde autour d’elle d’un autre oeil que celui auquel son humble position sociale la limitait. Lorsque Mija découvrira que son petit-fils est impliqué dans le viol d’une collégienne qui s’est ensuite suicidée elle pourra progressivement résister aux autres parents qui ne pensent qu’à étouffer l’affaire. Le film est donc construit sur une alternance de scènes liées à la poésie et à ceux qui s’y adonnent, et des scènes liées au drame et à ses conséquences. Le retournement final, très elliptique, montre une issue dont le tragique est atténué par sa dimension poétique.


Générique : un fleuve, des enfants qui jouent, il fait beau, le courant apporte un cadavre. Puis une femme, plutôt âgée, mais au visage lisse, corps gracile, discrète et d’une politesse et d’une gentillesse raffinées, va recevoir des nouvelles un peu alarmistes du médecin de la clinique, à cause des trous de mémoire dont elle se plaint. Mija sera de bout en bout le personnage essentiel du film. Préoccupée par son petit-fils, compromis dans une affaire de viol collectif, elle subira des pressions des autres parents pour étouffer l’affaire en versant une forte somme à la jeune fille suicidée (le cadavre flottant de la première séquence). Mais ce qui l’attire c’est la poésie, elle écrit des petits textes, des haïkus, sur un carnet et cela finira par un magnifique poème qui sera lu par son professeur à la fin de l’histoire. C’est la chronique d’une femme ordinaire, simple, soumise (à son petit-fils imbuvable, à son patron hémiplégique, aux parents irresponsables). Pas de musique, pas d’effet de caméra, la simplicité d’une vie anonyme, à la recherche du bonheur. L’actrice Yun Junghee est admirable.


A film of great beauty, poetry, yet a film anchored in the harsh realities of daily life as well as crime and punishment. Lee Changdong, with his screenplay and his direction, has been able to bring them together in a memorable film.
Most audiences will not know his leading actress, Yun Junghee, but, from the assuredness of her performance, we would guess, rightly, that she has been one of Korea’s most signficant and award-winning actresses, though absent from the screen since 1994.
At first, with her hat and flowery, stylish dresses, we might think she was a wealthy lady of leisure. It turns out she is a maid and looks after an old man who has had a stroke. She also cares for her grandson, who must be one of the most obnoxiously self-absorbed teenagers on screen. He has been involved with fellow-students in a sex crime that has led the victim to kill herself.
Meanwhile, the grandmother, unaware of this, has decided to attend a poetry course and this gives her new life, looking closely at nature and events, in order to write a poem. She attends poetry readings and this is a transforming experience for her.
The film brings the two plot strands together in a poem, first spoken by Mija, then continued by Agnes, the girl. We see her at the bridge over the river and contemplate, as we have been asked to do during the film, the flowing water, of life and of death, linked with Agnes’ baptism (Mija goes into her requiem mass).