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O Estranho Caso de Angélica (The Strange Case of Angelica)

O Estranho Caso de Angélica (The Strange Case of Angelica)

Pays : Film portugais
Genre : Drame
Durée : 1h 34min
Avec Pilar López de Ayala, Ricardo Trepa
Réalisé par Manoel de Oliveira

Une nuit, Isaac, jeune photographe et locataire de la pension de Dona Rosa à Régua, est appelé d’urgence par une riche famille afin de faire le dernier portrait de leur fille Angelica, une jeune femme morte juste après son mariage.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Quel jeune ne s’est jamais senti prisonnier du monde des adultes comme un oiseau en cage ? Le chat convoite l’oiseau, le chien convoite le chat. C’est comme ça. Les astres tournent selon des voies mathématiques, les adultes disent des choses sérieuses. C’est comme ça. Autant de barreaux de la cage. Le jeu stéréotypé, théâtral, signale les adultes comme des archétypes de cette non-compréhension dont seul un ange semble pouvoir libérer le jeune rêveur. Oliveira s’amuse à battre en neige les différentes filaments du réel, entre passé et présent, entre rêve et réalité. Dommage que le niveau onirique reste si évanescent au lieu de nourrir le personnage.


If an audience did not know who the director is and his style of film-making for almost 80 years (there is no evidence apart from de Oliveira to suggest how a centenarian makes films ; he was born in 1908), they might well give it a miss as a throwback to romantic film-making and a style that owes much to the visuals of the silent era. They might find it quite fey as a romantic fantasy.
But, we do know who made the film and his extraordinary film legacy, beginning his career soon after the advent of sound. He has maintained the effects of this style for years. But, de Oliveira is a classic artist in film and in poetic imagination. And, that is what this film is, a poetic look at a photographer who becomes obsessed with the dead young woman whose photograph he has been commissioned to take.
There is some irony in the fact that he is a refugee Sephardic Jew and the dead Angelica’s family, as seen in her nun sister, wary of Jews if not anti-Semitic.
This is a Portuguese world which is both modern and which represents the director’s past, a land of aristocracy and snobbery, catholic devotion and old world manners.


Heureuse surprise que ce nouvel opus du grand Oliveira pour les spectateurs (comme moi) qui ont trouvé les films de ces dernières années, depuis Le Principe d’incertitude, empreints de hiératisme, de monologues et de dialogues interminables, trop littéraires. Ici, c’est la poésie à l’état pur, la beauté des paysages et des personnages, la subtile association des images réelles et des images rêvées. Tous les plans sont magnifiques, y compris ceux où Isaac s’envole dans le ciel enlacé au corps de la très belle Angélica (souvenir des couples de Chagall). La musique de Chopin, magnifiquement interprétée par Maria Joao Pirès, nous transporte définitivement dans un monde de "beauté, de luxe et de volupté".
Qu’Isaac soit un photographe dont une des photos s’anime (réminiscence de La Jetée ?) est une super invention du cinéaste !