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Des hommes et des dieux

Des hommes et des dieux

Pays : Film français
Genre : Drame
Durée : 2h 00min
Date de sortie : 8 septembre 2010
Avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Roschdy Zem
Réalisé par Xavier Beauvois

Un monastère au milieu des montagnes algériennes, dans les années 1990. Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Mais progressivement la violence et la terreur s’installent dans cette région. Malgré les menaces grandissantes qui les entourent, la décision des moines de rester coûte que coûte, se concrétise jour après jour...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le principe du film, retracer les derniers mois vécus par les moines de Tibéhirine, alors que monte inexorablement la menace islamiste, est une gageure, un pari risqué. Le résultat est une réussite, disons-le sans ambages. Peut être que les chrétiens croyants apprécieront plus pleinement le message spirituel et humain, mais des non-croyants pourront être sensibles au courage et à la cohérence de ces hommes qui assument leur engagement guidé par la foi en Jésus Christ, dans le respect et l’amour de leurs frères musulmans. Aucune trace de prosélytisme ou de pseudo propagande catholique dans ce film qui, de bout en bout, s’efforce de restituer avec honnêteté les doutes et les angoisses de la communauté, qui choisira sans ostentation de rester au monastère, en refusant de tomber dans le piège politique que serait leur départ d’Algérie : victoire des islamistes d’un côté, exploitation politicienne par les autorités algériennes de l’autre. Le sommet du film est la petite fête, le soir de leur enlèvement, autour de deux bouteilles de vin, sur une musique de Tchaïkowski. Peu à peu les visages s’éclairent, dans la confiance en un monde meilleur. Signalons qu’Henry Quinson, auteur d’un remarquable livre sur le sujet, a été le "conseiller monastique"du réalisateur, indice qu’un travail sérieux de reconstitution a présidé au film.


Voici le meilleur film religieux réalisé depuis "Thérèse" en 1986, que l’on regarde, du début à la fin, avec une grande attention et une grande émotion. Un film d’une réelle qualité esthétique,- paysages, intensité des échanges entre les moines, gros plans sur leurs visages, beauté de leurs chants.
Nous vivons les derniers mois de la vie des moines de Tibéhirine, dans le contexte de la guerre civile exacerbée en Algérie ; la vie du monastère, avec le frère médecin (Michaël Lonsdale), les travaux de jardinage, les relations amicales avec le village voisin. Très vite le danger est présent, et le film saura avec justesse et acuité nous faire suivre les hésitations des moines : faut-il rester à tout prix, ou au contraire se rallier à la prudence et partir ? Ce sera finalement l’avis des villageois qui emportera la décision. Le prieur Christian , ( Lambert Wilson), qui a laissé des écrits, permet au réalisateur de s’appuyer sur des documents authentiques, pour fonder la décision finale de rester et l’esprit dans lequel les moines unanimes la vivent.. Une dernière scène au monastère est, autour de deux bouteilles de vin, un grand moment de paix et de joie, de transfiguration portée par la musique de Tchaïkovski. On atteint ici le niveau du documentaire "Le grand silence" sur la vie des Chartreux. Jusqu’au bout, le film évite toute faute de goût en nous montrant simplement les moines emmenés vers la montagne dans un paysage de neige.


Bon, en rejetant ce film, j’ai un peu l’impression de verser une petite casserole d’eau froide sur des colonnes de fumées d’encensoir à son propos. En effet, si le sujet est effectivement bouleversant, hors-normes par la multiplicité des passions qu’il met en jeu et des questions qu’il soulève, il est servi par une réalisation qui s’essouffle à être à sa hauteur. Pour traiter un tel thème, il eût fallu un Bresson ou un Dreyer, ou, dans un autre genre, un Pasolini. C’est à dire un réalisateur qui ne se contente pas de faire de la reproduction ou de la copie conforme mais qui apporte sa propre créativité. Ici, tout me paraît terriblement convenu, attendu, flattant avec insistance et maladresse l’oeil du spectateur pour mieux le séduire. Et je pense en particulier aux fréquents et complaisants travellings sur les visages, aux moments de prière réalisés avec une théâtralité excessive et à la dernière scène (et Cène), summum du surlignage.
On me dit que ce film est dans le plus total respect des événements. Peut-être. Mais je ne suis pas sûr qu’en art un respect trop poussé ne soit pas une entrave à la démarche du créateur.


One of the finest religious films, and one of the best Catholic films, in years.
The subject is the Trappist community of Mt Atlas, Algeria, in the 1990s. Seven of them were killed in the latter part of May, 1996. While the film expertly builds up the background of post-colonial Algeria, corrupt government, extreme Islamists, the role of the military, the violence perpetrated by both sides, the centre of the film is the life and preparation for death of the monks.
Filmed in Morocco, the film is both beautiful and austere in its landscapes and in the interiors of the monastery – and in the interior lives of the monks and their commitment to God and to their order.
The director, Xavier Beauvois, shows an instinct for depicting the detail of monastic life with sensitivity and a strong awareness of what it means. The actors look, move, speak and act as if they were authentic monks.
The film is able to cover all aspects of the religious routine of the monastery in accurate detail. This is shown in episodes throughout the film which are as effective, even more effective, than a documentary.
For an audience wanting to know and understand something deeper about Christian spirituality, something deeper underlying, desite the sins and failures of the church and of church people and the consequent anger at abuse and scandals, these scenes offer a great deal to ponder.
Faced with the reality of impending death, like many a religious or a secular hero, they found their depths, despite any fear, and discovered a martyr’s saintliness in giving a life for others.
Perhaps this makes it sound as if the film is offering a sermon rather than a movie story. It is a movie first and foremost and that is how it delivers its message, through story and in words and moving images.