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Chongqing Blues (Rizhao Chongqing)

Chongqing Blues (Rizhao Chongqing)

Pays : Film chinois
Genre : Drame
Durée : 1h 45min
Date de sortie : prochainement
Avec Wang Xueqi, Fan Bingbing, Qing Hao, Zi Yi...
Réalisé par Wang Xiaoshuai

Lin, capitaine de bateau, rentre de 6 mois en mer lorsqu’il apprend la mort de son fils de 25 ans, Lin Bo, abattu par la police. Il returne à Chongqing, ville où il a autrefois vécu, pour découvrir ce qu’il s’est passé et réalise qu’il connaissait peu sn fils. Il apprend alors à quel point son absence a pesé sur la vie de son enfant.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

A personal journey by a father who has abandoned his family long since. An investigation by the father into his son’s death, like a detective story except that the puzzle is not who did it but who was the personality who did it and what were his motives.
An impressive film in performance, visual style and humane content.
The city of Congqing is photographed in broad cityscapes and in great detail, making the city and its environs like a character in the plot. However, it is Wang Xuequi as Lin, the now dignified and restrained older man, that gives the film its power. As he moves from encounter to encounter, with his working friends, his angry abandoned wife, his son’s best friend, the victims in the supermarket hostage situation, the doctor taken as hostage, the wounded security guard, the young man’s estranged girlfriend and the policeman who shot the son, we are continually building a portrait of a character as well as a re-creation of the crime which is available only in newspaper articles and in security TV footage.
Each of the persons questioned is given a solid character to reveal even if the time available to them is short.
There is hope at the end although it is puzzling that, while the screenplay makes a great deal of the effect of the father leaving home when his son was ten, Lin himself makes no admission of any guilt. It is the quest that shows the depths of his sadness.


Où va la Chine ? Nous sommes dans une Chine en pleine transformation, partout des chantiers, des immeubles de 20 étages, la destruction des quartiers anciens, une frénésie d’activités et de circulation. Enfin, après tant de périodes dramatiques avant et après Mao, la Chine entre dans la modernité à la vitesse de l’éclair. Mais à quel prix ? "Nous détruisons ce qui fait notre histoire", écrit le réalisateur.
Dans ce contexte, il nous propose un film d’une grand humanité. Comme dans les grands romans depuis "Guerre et Paix" et "Les Thibault", se rejoignent la grande histoire, avec ses mutations sociales et économiques, et une histoire particulière : un père, capitaine de navire depuis 14 ans, revient et apprend la mort de son fils, 25 ans, tué lors d’une prise d’otage. Il cherche à comprendre, il retrouve ses amis, son ex-femme, les protagonistes du drame. Mais tout semble avoir basculé, les valeurs semblent s’effondrer, le fossé entre les générations insurmontable. En réalité, on le découvre peu à peu, les valeurs humaines essentielles subsistent, l’amour des parents pour leur enfant, l’attachement des fils pour leur père, même absent, le sentiment amoureux et sa force absolue. Le cinéaste confirme ici son grand talent. Sans doute y a-t-il quelques longueurs, quelques scènes trop appuyées. Mais la personnalité du père, très attachant, et aussi celle des autres personnages, sont si bien mises en relief que le film porte un grand message d’espoir.


Les personnages de Wang Xiaoshuai sont la plupart épris d’idéal ou en proie à un rêve de changement, mais le poids de leurs liens avec leur famille, leur culture, leur environnement reste prégnant. Capitaine au long cours, Lin revient dans sa ville portuaire industrieuse quatorze ans après avoir quitté sa première femme, dont il eu un fils, Lin Bo. Lin est dans une quête apparemment insensée dans ce monde où il ne semble pas y avoir de place pour la compassion. Il porte en lui ce drame très lourd et inexplicable, la mort de son fils après une prise d’otages dans un grand magasin. Les personnes qu’il interroge, proches du jeune homme tué, sont peu bavards (le meilleur ami) ou carrément hostiles (la mère). Peu à peu, le père comprendra les circonstances qui ont conduit son fils à provoquer l’irréparable. Tourné le plus souvent la caméra sur l’épaule, en plans rapprochés, le film nous plonge dans un monde rendu étrange par les images de vidéo surveillance (floues, mécaniques) ou les images mentales des témoins de l’événement. Interrogations, souvenirs, retour sur les lieux du passé, la recherche de ce qui a été permettra à Lin de sortir du deuil et de revenir à sa nouvelle famille (son jeune fils s’appelle "le petit Lin Bo"). Film sensible, récit parfaitement maîtrisé.