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Chatroom

Chatroom

Pays : Film japonais
Genre : Thriller
Durée : 1h 37min
Date de sortie : 11 Août 2010
Avec Aaron Johnson, Imogen Poots, Matthew Beard
Réalisé par Hideo Nakata

William, 17 ans, solitaire, passe son temps sur internet et ouvre un forum de discussion pour les adolescents de sa ville. Rejoint par Eva, Emily, Mo et Jim, tous vident leurs sacs sur leurs parents, leurs soi-disant amis, leurs émois, leurs traumatismes. William, très à l’écoute, les conseille et les incite à s’affranchir de leurs problèmes par l’action… Aucun d’eux ne sait que dans la vie réelle William est un adolescent perturbé, et qu’il est déterminé à influencer le groupe sur son Chatroom « à la vie - à la mort »…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Cette oeuvre haletante est, de la première à la dernière image, aussi captivante qu’un thriller ! Dans un chatroom, -lieu clos au sein duquel un groupe de jeunes qui se sont choisis discutent, échangent, et se confessent les uns aux autres-, William, un garçon profondément perturbé et en crise avec ses parents, va exercer une influence maléfique sur le groupe. Le film met brillamment en scène l’inextricable enchevêtrement de la vie réelle et douloureuse des adolescents avec les exploits virtuels qu’ils s’inventent sur les écrans. Beaucoup plus valorisante et narcissisante, cette "seconde vie" les aspire, et leur fait perdre la maîtrise de leurs émotions et de leurs comportements. En effet le grand talent du réalisateur est de montrer visuellement comment la narration virtuelle, et son détournement, peut exercer son influence sur le cours de la vie réelle. Ainsi William joue-t-il de cette déstabilisation pour imposer à ses quatre camarades son pouvoir pervers et leur faire frôler la catastrophe. La fragilisation mentale des esprits soumis à l’addiction au virtuel est éclairée ici de façon éclatante et inquiétante.


Nous plongeant dans l’actualité d’un fait divers, le réalisateur de films d’horreurs japonais tels que The Grudge ou Dark Water, reste fidèle à son style macabre et fantastique.
Ces cinq adolescents, sont ce que l’on appelle des « nolife », perdus entre le monde réel et le monde virtuel d’internet, ils s’enfoncent dans un monde imaginaire, la chat room.
Cet univers parallèle sur lequel ils ont un contrôle total, leur fait oublier leur véritable vie. Dans cet autre vie, ils sont une famille les uns pour les autres, leur liens sont très forts et le réalisateur réussit à le mettre en avant d’une façon remarquable.
Bien que le film s’enfonce dans le thriller, il reste le récit d’un incident non isolé, qui frappe le monde entier, à savoir le suicide retransmis en direct sur internet.
Sans accuser internet ou les parents... le film nous apprend que parfois on ne peut pas vaincre le mal-être d’une personne. Cependant, il nous dit aussi qu’il faut toujours essayer de se battre pour sauver quelqu’un qui ne va pas bien et garder l’espoir en la vie car même si on ne sauve pas tout le monde, quelqu’un peut toujours être sauvé.