Film : Malien
Genre :
Durée : 2h15min
Date de sortie : prochainement
Avec :
Réalisation : Souleymane Cissé
" Min yè " est une histoire de famille. Il s’agit d’un couple de la bourgeoisie Bamakoise. Dans ce foyer, il existe souvent, des tensions.Mimi veut quitter Issa, lassée de la polygamie et de la routine du mariage. Elle a un amant, Abba. Comment évoluera ce trio adultère dont le noeud relationnel est rendu encore plus compliqué au quotidien.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
21 mai 2009
Je désirais voir MIN YE ( "dis-moi qui tu es"). J’avais tellement apprécié YEELEN (1987) et WATTI (1995) les deux derniers films de Souleymane Cissé que lors de l’attente certaines images me revenaient en mémoire. Or au début de la projection me voici rapidement transporté sur une route au milieu d’une circulation dense et bruyante,ensuite au cœur d’un marché puis à l’entrée d’une somptueuse villa bourgeoise de Bamako . Je suis déconcerté car je ne retrouve pas l’ambiance et l’environnement de Yeelen ou Watti. Pourtant j’entre très vite dans cette nouvelle histoire,histoire de couple dans une Afrique d’aujourd’hui. Histoire nouvelle certes mais où la présence du passé est sous-jacente à la modernité de la situation racontée. Le film est en prise avec la société malienne contemporaine elle même encore en prise avec les traditions dont la polygamie...Il y a madame ou "mimi" (l’épouse), Issa ou "mon vieux"(le mari) mais aussi Abba ou "bébé chéri"(l’amant de Mimi).Des personnages typiques et hauts en couleurs remarquablement bien interprétés !
Jalousie,tromperie,émancipation ...quelques mots significatifs de l’intrigue. Une présence riche et appropriée de la musique. De magnifiques images de la nature (ciel,orage,fleuve,oiseaux,araignée tissant sa toile,entrelacs de lianes,troncs d’arbres...)devant lesquelles je me suis pris à en chercher la portée symbolique. Tout parait serein dans cet univers alors qu’on se trouve dans un monde o* tout change et où tout est imbriqué...Nul ne se baigne deux fois dans la même eau du fleuve...et la fidélité dans tout ça ?
Un grand et beau film très réussi.
Par cette projection en séance spéciale à Cannes, si ce film de Souleymane Cissé redonnait officiellement une visibilité au cinéma africain malgré la fermeture de nombreuses salles de cinéma dans certains pays d’Afrique !