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Mal día para pescar

Semaine de la Critique
Mal dia para pescar (Bad Day to Go Fishing)

Film uruguayen, espagnol
Genre : Drame
Durée : 1h40
Avec : Gary Piquer, Jouko Ahola, Antonella Costa
Réalisé par : Álvaro Brechner

Deux marginaux voyagent hors des sentiers battus et font le tour des villes d’Amérique du Sud où ils organisent des compétitions de catch. Orsini, le businessman qui s’auto proclame « Le Prince », et son protégé Jacob van Oppen, un ancien champion du monde et incontrôlable titan, que seule la douce mélodie de Lily Marlene apaise. Le film est basé sur une nouvelle de l’écrivain renommé Juan Carlos Onetti.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

L’excellente histoire, très bien racontée, d’un minable impresario et son minable champion, en passe de rencontrer la déconfiture complète dans un trou perdu d’Amérique latine. Jacob van Oppen est un ancien champion du monde de lutte, officiellement déchu mais croyant toujours mériter son titre ; le prince Orsini, batteur d’estrade sorti d’une aventure de Lucky Luke, organise les matches dont tous deux vivotent. Mais à Santa Maria, il tombe sur une redoutable jeune femme absolument déterminée à gagner les 1000$ du défi au champion : il les lui faut pour épouser l’hercule local dont elle est enceinte. Bien entendu, Orsini n’a pas un sou, l’hercule ne sera pas une victime facile comme lors des défis précédents, et le champion au front bas refuse qu’ils s’enfuient : il le veut, ce combat ! Or la foule, ameutée par le journal local trop efficace dans sa réclame, ferait payer cher l’entourloupe.
Tout le film est habité par la tension de cette marche vers une catastrophe annoncée, et par les efforts frénétiques d’Orsini, armé en tout et pour tout d’astuce et de sang-froid, pour monter son combat puis essayer de le démonter. On retrouve bien sûr pas mal de l’ambiance tristounette du Wrestler (le film avec Mickey Rourke en catcheur), mais aussi un grand sens du spectacle et de l’image, et le final ici est réconfortant, le coeur l’emportant sur la raison.