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Los Abrazos Rotos (Etreintes brisées)

Los Abrazos Rotos (Etreintes brisées)

Pays : Film espagnol.
Genre : Drame
Durée : 2h 09min.
Date de sortie : 20 Mai 2009
Avec Penélope Cruz, Blanca Portillo, Lluis Homar
Réalisé par Pedro Almodóvar

Dans l’obscurité, un homme écrit, vit et aime. Quatorze ans auparavant, il a eu un violent accident de voiture, dans lequel il n’a pas seulement perdu la vue mais où est morte Lena, la femme de sa vie. Cet homme a deux noms : Harry Caine, pseudonyme ludique sous lequel il signe ses travaux littéraires, ses récits et scénarios ; et Mateo Blanco, qui est son nom de baptême, sous lequel il vit et signe les films qu’il dirige. Après l’accident, Mateo Blanco devient son pseudonyme, Harry Caine.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Ce film (dont le sujet réel est le cinéma) dégage charme et séduction, grâce à un récit fluide, à ses images somptueuses. La musique aux sonorités profondes se déroule, alors que résonnent en voix off les paroles de Harry Caine, écrivain et scénariste, qui a décidé d’abandonner son identité réelle, Mateo Blanco. Le film va nous raconter sa tumultueuse et belle histoire d’amour avec Lena, vécue quatorze ans avant (en 1994), et cruellement arrêtée par un accident de voiture, provoquant la mort de Lena et la cécité définitive de Mateo. Mais on pourrait dire que c’est la vie d’un réalisateur-scénariste, aux prises avec les difficultés de toute réalisation : relations avec le producteur, casting, problèmes de mise en scène, gestion des défaillances des acteurs, contrôle du montage...Le film tourné par Mateo s’appelle "Filles et valises", ce qui est peut être une allusion aux premiers films d’Almodovar. Mais tout cela nous est présenté parfaitement imbriqué dans l’histoire personnelle de Mateo-Harry, avec grande virtuosité et sensibilité. Le producteur, Martel, tient Lena sous sa coupe (Penelope Cruz, créature sensuelle comme jamais), mais celle ci tombe sous le charme de Mateo. Par jalousie, le producteur ordonnera le montage du film avec les rushes les moins réussis (le film sera un échec) et c’est ce que découvre Mateo-Harry après la mort de Lena. Le moment le plus jouissif est pour moi celui où l’on voit Mateo et son fils reconstituer entièrement une séquence, à l’humour irrésistible et où Lena est éblouissante.
"Il faut savoir terminer un film, même si c’est en aveugle !" dit Mateo-Harry en guise de conclusion à Etreintes brisées.


Almodovar reste un maître pour raconter une histoire. Il saute ici avec son brio habituel d’une situation actuelle : un écrivain de scénarios devenu aveugle et un homme d’affaires dont on apprend la mort, à la situation quinze ans auparavant, où s’était nouée une grande histoire d’amour et de jalousie à la fin tragique. Pénélope Cruz est à nouveau éblouissante dans le rôle d’une femme qui veut devenir actrice, qui se trouve déchirée entre l’amour passionné de deux hommes. Ce qui pourrait n’être qu’un mélodrame devient chez Almodovar une histoire émouvante et forte, grâce à la virtuosité du scénario, à la maîtrise dans la direction des acteurs (et plus encore des actrices), à la beauté des décors et des paysages. Le personnage principal, cet écrivain devenu aveugle, réussit à mener à bien cette oeuvre qu’il avait entreprise 15 ans auparavant, comme un symbole que la vie et l’amour peuvent surmonter tous les obstacles.


Almodovar, light.
After the serious themes of his films from the last ten years or more, Almodovar takes a more relaxed approach to a film about film-making and obsessions, light with serious touches.
The film opens mysteriously with a blind screenwriter who used to be a director. When he hears news of the death of a tycoon in Madrid, it initiates a story about the tycoon’s son wanting to make a film about/against his father. This leads to memories and flashbacks : the tycoon and his secretary, Lena, her becoming his mistress, her wanting to act in films, her involvement in the film and the tycoon producing, her affair with the director. The son, meanwhile, is on set and videos everything. What happens doesn’t need rocket science to anticipate. Rather, it is the pleasure of watching the glossy proceedings with Almodovar’s elegant and colourful touches and the performances. Jose Luis Gomez is the sinister, obsessed tycoon, Lluis Homar is the director. Blanca Portillo is very strong as the agent who has kept secrets for years.
And, of course, Penelope Cruz who can’t but help illuminate the screen with her charm, beauty and presence.
Almodovar, light.