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Les Herbes Folles

Les herbes folles

Pays : Film français, italien
Genre : Comédie dramatique, Thriller
Durée : 1h 36min
Date de sortie : 21 Octobre 2009
Avec André Dussollier, Sabine Azéma, Emmanuelle Devos
Réalisé par Alain Resnais

Marguerite n’avait pas prévu qu’on lui volerait son sac à la sortie du magasin. Encore moins que le voleur jetterait le contenu dans un parking. Quant à Georges, s’il avait pu se douter, il ne se serait pas baissé pour le ramasser.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Des phrases suspendues, des personnages incertains de ce qu’ils sont, de ce qu’ils veulent... herbes folles ! On peut se laisser décourager par la minceur de l’histoire - un homme et une femme mis en relation, après bien des ratés et des hésitations, par un sac volé et un portefeuille ramassé - et par les méandres de sa narration ; mais au fil des images, soutenues par des musiques d’une étonnante diversité de styles, s’élabore une délicate poésie de l’inachevé, de l’inconclus, et des possibles restant ouverts. Entre la réalité du vol et les rêves de l’envol, Georges et Marguerite alternent élans libérateurs et rechutes triviales, sans pouvoir trouver un point d’aterrissage.


Le grand maître à qui toute une génération de cinéphiles doit l’amour immodéré du cinéma, nous apporte son dernier film, plein de fantaisie et de grâce, de mystère aussi, avec le ton d’une comédie inspirée. Comment ressentir ce film, qui nous conte une histoire partant d’un fait divers (une femme se fait voler son sac) et qui débouche sur la rencontre complexe entre un homme, grand père et portant encore beau ( c’est Dussolier !) et cette femme, menacée par l’âge mais encore pleine de tempérament ( c’est Azéma !). La femme s’appelle Madame Muir (souvenir de Mankiewicz ? rappelez vous Le fantôme de Madame Muir) et elle va montrer à Georges,qui veut absolument la connaître, qu’il faut savoir prendre son temps...Ce qui est magique, c’est ce passage de la terre au ciel, c’est d’être à la fois dans un état d’apesanteur (Marguerite est pilote et invite Georges à prendre l’air, à "s’envoyer en l’air" ?) mais aussi d’être au ras du sol, au niveau des herbes folles ou cultivées ! Dans un style fluide, ponctué de travellings qui sont comme des caresses, Resnais nous conduit à errer dans un monde où tout est beau et aérien, mais le rappel à la réalité terrestre sera quelque peu brutal, vrai fin du film après une fausse fin ! Ah ! le sourire entendu de Resnais devant le public enthousiaste...