Primary Menu

Inglourious Basterds

Inglorious basterds

Pays : Film américain, allemand
Genre : Guerre
Date de sortie : 19 Août 2009
Avec Brad Pitt, Samuel L. Jackson, Diane Kruger
Réalisé par Quentin Tarantino

Durant la Seconde Guerre Mondiale, un groupe de soldats Alliés condamnés à mort se voient offrir une seconde chance s’ils acceptent une mission-suicide en territoire ennemi.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Quentin Tarantino offre un film où il fait preuve, du début à la fin, d’un brio étourdissant. Il choisit cette fois de s’appuyer sur la Grande Histoire, celle de la Seconde Guerre Mondiale en France de 1941 à 1944. Le premier chapitre se déroule dans la campagne française, où joue le contraste entre ces paysages bucoliques et la violence de l’arrestation des Juifs. Puis tout se joue à Paris. Le rythme haletant est tenu d’un bout à l’autre, les acteurs, à commencer par Bratt Pitt mais aussi Christoph Waltz dans le rôle du méchant allemand, sont parfaits , les actrices, Mélanie Laurent et Diane Kruger, aussi. Le style expressionniste, excessif, de Tarantino donne toute sa mesure, à la gloire des Américains, en particulier des Juifs Américains, dans leur combat contre la tyrannie nazie. Ce film très enlevé devrait rencontrer un grand succès, face à un cinéaste au talent exceptionnel. La question qui demeure est celle-ci : peut-on transformer une histoire tragique en grand spectacle hollywoodien, fût-ce le plus réussi ? Vincente Minnelli l’avait déjà fait, avec "Les quatre cavaliers de l’Apocalypse". Peut-être Tarantino se rapproche-t-il de ce niveau.


After the Grindhouse-indulgent Death Proof, where could Quentin Tarantino go to reclaim his status of the 1990s, of Reservoir Dogs, Pulp Fiction and Jackie Brown ? It seems he went back to a screenplay he had been working on for years, adding, developing, laying aside but, now, picking it up again and really going with it. It is a striking film in many ways and is reassuring to hear well-written and articulate and serious Tarantino lines, something that he used to do so cleverly (not that he doesn’t indulge himself at times with rip-offs of his former writing, especially in the mouth of Brad Pitt).
Is it like a Tarantino film ? Yes and no. At times, there is a wildness about it, especially in the scenes with Brad Pitt as Aldo Rainie with his inglourious basterds (taken from the title of Enzo G. Castellari’s 1978 war movie). There are several moments of quiet violence and scalpings that are quite disturbing. But, nothing really to compare with Kill Bill. That will make some audiences relax and coax others to venture to see it.
The structure is five chapters – which eventually come together very well. The first opens with ’Once Upon a Time... in Nazi Occupied France’. So, it is a fable of World War II, invented, with a climax that is post-hoc wishful thinking but no less exhilarating for that. This is how Tarantino might have won the war had he been around at the time !


Voilà la seule et vraie justification de la fiction : le plaisir ! Celui que nous offre Quentin Tarantino et ses acteurs n’accepte aucun qualificatif, ils seraient tous en dessous de la vérité. Puisque "à chacun sa vérité", laissez-vous emporter par tout ce que vous n’auriez osé imaginer, car lui l’a fait. Il a réalisé pour nous, un film certes, mais le tour de force de ne nous priver d’aucun registre émotionnel : l’être humain en condensé, comme le lait : vous comprendrez en allant voir ce long métrage dont l’analyse ne vous sera pas proposée dans ce billet : vous ferez la vôtre !

… suite ! « In fine », ne résistons pas au plaisir –simple celui-là- du partage : les cinq parties de ce film s’attachent à la description des conséquences d’une guerre que l’on ne connaît que trop.
Là, la France rurale, résistante, puis le Paris des nazis, l’Angleterre des alliés, et l’Allemagne représentée par le « Führer ». Les personnages se rencontreront tous. Ils ne le savent pas encore. Comment pressentons-nous que leur sort sera lié ? parce que nous sommes manipulés avec brio par un Quentin Tarantino qui nous maintient en alerte et crée un suspense dans le style des « polars » américains des années folles, 1930 ! juste avant la guerre… Mélange des genres ? non, l’unité de l’écriture cinématographique nous rappelle –à chaque partie- que nous sommes bien dans un univers créé à notre intention. S’il s’appuie sur la cruelle réalité, il la décrypte et l’enrichit de ses fantasmes –qui peuvent être les nôtres- et c’est bien pour cela qu’il nous touche tant, et tous.
Le mot pour décrire l’originalité de cette juxtaposition des faits et des projections n’existe pas : c’est un genre que personne ne décline aussi bien que lui, alors, licence d’auteur, à vos plumes ! Une « tarantinade… »

Père Jacques le Fur