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Demain dès l’aube

Un Certain Regard
Demain dès l'aube

Film : Français
Genre : Drame, Thriller
Durée : 1h36min
Date de Sortie : 12 Août 2009
Avec : Vincent Perez, Jérémie Renier, Adeline Zarudiansky...
Réalisation : Denis Dercourt

La relation de deux frères dont le plus jeune est passionné de batailles historiques, au point d’être coupé de la réalité. A la demande de la mère, le grand frère va tenter de sortir son petit frère de cette addiction...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Après La tourneuse de pages, le réalisateur reste fidèle au monde du piano. Ici aussi, il s’agit d’une histoire autour d’une passion obsessionnelle. Mais la trame est plus complexe. L’opposition entre la vie de famille et la carrière professionnelle est banale. Ce qui l’est moins, c’est l’addiction au jeu de rôle. Les deux sont reliées ici par le sentiment de responsabilité du plus âgé des deux frères pour son cadet et par l’amour filial.
En tout début du film, le pianiste dit à son élève qu’il faut jouer le morceau qu’elle est en train d’étudier dans la conscience que celui-ci a été écrit par son auteur en hommage à sa défunte mère. C’est pour être agréable à sa propre mère malade qu’il promet de prendre soin de son frère. Et quand celui-ci l’entraîne dans son jeu de rôle, ses "adversaires", tellement pris par le jeu qu’ils en oublient la vie réelle, tuent sa mère. Il est alors pris à son tour par la folie meurtrière.
C’est en vain que le spectateur attend un retournement salutaire.


Le réalisateur Denis Dercourt est musicien. Il aime faire faire de la musique une protagoniste de ses films. Témoins déjà "La tourneuse de pages" (2006), "Mes enfants ne sont pas comme les autres" (2003) et "Les cachetonneurs" (1998). "Demain dès l’aube" ne déroge pas à cette habitude. Ainsi, Matthieu est professeur de piano et concertiste : nous le verrons et l’entendrons à plusieurs reprises, dans le film, se livrer à son art. Est-ce pour lui une addiction au même titre que ces "jeux de rôle" auxquels se livre son frère Paul, devenant soldat de l’Empire dès que son travail de manutentionnaire lui en laisse le loisir ? Ou bien la musique sera-t-elle pour Matthieu ce qui l’aidera à résister au jeu ? Dans tous les cas les deux frères sont menacés de se couper du réel, au risque d’accorder plus de prix à ces jeux dangereux lorsqu’on oublie qu’ils ne sont que des jeux. Mais jeux dont on comprend l’importance pour ceux dont la vie quotidienne est faite de tâches peu exaltantes. Denis Dercourt nous fait bien sentir la fascination exercée sur Paul, et dans un moindre degré sur Matthieu, par cet univers irréel qui finira par les faire flirter avec la mort.


A duel. That is how this drama begins - 19th century Hussars fighting for honour of the regiment. In fact, they are 21st century men playing, ultra-seriously, at history war games and adhering to a creed that places military honour above every other code and belief. They are 21st century duellists.
The film is about two brothers and their bonds. The younger is a factory worker (Jeremie Renier) who loves this re-living and fighting of history. The older (Vincent Perez) is a world-renowned pianist and teacher who is undergoing what his wife and agent calls ’an existentialist crisis’. The brothers are also caring for the ill mother.
Director Denis Dercourt, a musician, player and teacher, has shown his love for music in The Page Turner and how to incorporate it into drama. It is the same here. However, there are sinister suggestions as to how far grown military-aping men (who are still childish in their games and petulance) will go to maintain the code and an interrupted duel. The ending is so open that audiences will have to discern and decide what will or should happen to the brothers.