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Chun Feng Chen Zui De Ye Wan (Nuits d’ivresse printanière)

Chun feng chen zui de ye wan (Nuits d'ivresse printanière)

Pays : Film chinois
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h 55min
Date de sortie : prochainement
Avec Qin Hao, Chen Sicheng, Wang Ping
Réalisé par Lou Ye

Nankin, de nos jours. Luo Haitao a été engagé par la femme de Wang Ping pour espionner la relation passionnée que celui-ci entretient avec un homme. Mais la situation lui échappe : Luo Haitao et Li Jing, sa petite amie, sont aspirés dans cette relation, submergés par le tourbillon des nuits d’ivresse printanière. Ils sont tous bientôt possédés par une exaltante folie des sens, un mal dangereux qui soumet les coeurs et égare les esprits...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Les spectateurs et spectatrices que les amours entre hommes et leur représentation à l’écran mettent mal à l’aise supporteront difficilement ce film, d’autant qu’il pousse la crudité des images jusqu’à la brutalité. Le thème, la recherche d’un bonheur joyeux par des êtres qui s’aiment, et leur souffrance d’en être empêchés, fait penser à Jules et Jim – mais en moins euphorique, parce que les moments heureux ne durent guère ; en plus dramatique, avec un suicide (réussi), un meurtre (raté), de la vaisselle et des coeurs brisés ; et en plus compliqué, car les liaisons de Jiang Cheng avec Wang Ping et Luo Haitao, ses deux amoureux successifs, sont mises à mal chaque fois par l’intervention de leur épouse ou compagne désespérée, et tous les couples se défont.
Lou Ye, interdit de tournage, a réalisé les Nuits d’ivresse avec de petits moyens, et concentré ses efforts sur la représentation des sentiments de ses cinq protagonistes. Il y obtient quelques réussites : la promenade de Jiang Cheng et Wang Ping dans la forêt, le coup de foudre de Luo Haitao devant le spectacle donné par Jiang Cheng, sont émouvants. Mais pour adhérer pleinement à la sincérité et à la force des attachements, à la douleur des déchirements, il faudrait pouvoir entrer en empathie avec les personnages : ce n’est pas souvent le cas ; l’évocation du plaisir d’aimer peine à dépasser celle des satisfactions de la peau, et cette impression est accentuée par la difficulté à reconnaître l’un de l’autre les protagonistes, qui deviennent interchangeables.
Au final, Jiang Cheng s’établit avec un homme travesti. Est-ce un renoncement ? On peut y voir en effet un enfermement dans le ghetto, un pauvre camouflage à l’égard du monde, voire une protection contre cette fureur de vraie femme doublement trompée, dont il a déjà souffert deux fois…


Lies, secrets, infidelities, sexuality, identity. A great number of themes, especially for a Chinese film that deals with same-sex and bisexual relationships presented in direct and sometimes explicit ways.
However, the film is hard going, wandering at times, even meandering, and long. A plot driven by action and causes it is not. Rather, it is episodic, characters moving in and out of one another’s lives, sometimes for a considerable length of screen time. The film is a co-production with France (Lou Ye has had years of difficulties with Chinese censorship and is at present banned from China for five years) which may have contributed to the visual style, often long close-ups, hand-held digital camera following the characters. Much of the footage is dark and shadowy, reflecting either and economy of production or a thematic of shadowiness.
The film does not have the hope of spring and the fever is often subdued and interiorised except for the passionate sequences. The film uses the symbol of the lotus visually and in texts read from a Chinese author in Nanjing in 1923, poetic texts, enigmatic texts which suggest that the protagonists are all floating in the uncertainties of their choices and the emotional consequences.