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Wolke 9

Wolke 9

Pays : Allemagne
Genre : Drame
Durée : 1h36
Date de sortie : Prochainement
Avec : Ursula Werner, Horst Rehberg, Horst Westphal
Réalisateur : Andreas DRESEN

Elle ne l’a pas cherché. C’est arrivé comme ça. Des regards à la dérobée, une attirance. Inge a dépassé les 60 ans. Elle est mariée depuis 30 ans et aime son mari. Mais elle est attirée par cet homme plus âgé, Karl, qui a déjà 76 ans. Le coup de foudre. L’amour physique. Et d’un coup, elle se sent comme une jeune fille...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Serait-ce le meilleur film que j’aie vu jusqu’ici au Festival ? En tous cas, l’un des plus émouvants, des plus chargés d’une expérience humaine très forte, décrite avec une grande sensibilité et beaucoup de vérité, et il fut accueilli salle Debussy par une très longue ovation, adressée en particulier à ses trois interprètes.
Que devient-on lorsqu’on atteint l’âge de la retraite ? Les sentiments sont-ils affaiblis, figés ? ou bien un ultime coup de foudre peut-il surgir à l’improviste, bouleversant trente ans de vie commune et heureuse ? Le sujet pourrait facilement devenir insupportable, s’il était traité à gros grain, comme c’est trop souvent le cas. Mais ici l’auteur met tant de finesse, de doigté, de présence humaine de la part de ses trois acteurs, tous excellents, que le film fort bien mené, en devient jusqu’à la fin bouleversant, sans jamais verser dans le pathos ou le mélodrame. Le jeune réalisateur allemand, Andreas Dresen, rappelle par son approche humaniste le Stéphane Brizé de ’Je ne suis pas là pour être aimé". Décidément, le jeune cinéma allemand continue à se révéler. Et il échappe cette année à un regard corrosif sur la société allemande d’après la réunification, pour s’intéresser aux vies humaines les plus simples : une jeune maman ("L’étranger en moi" d’Emily Atef) ou ici ces personnes du troisième âge.


On peut se poser la question s’il était nécessaire de filmer de façon aussi crue les ébats amoureux de ces sexa-, voire septagénaires. Mais c’est aussi ce qui fait la vérité de ce film, applaudi debout pendant plusieurs minutes pour la force de l’interprétation.

Une histoire banale, une fin prévisible. Et pourtant, pas si évident que ça. L’amour, le droit au bonheur, ne sont pas réservés aux gens jeunes et beaux. Une leçon de bonheur pour tous les délaissés de notre société en quête de performance.

Un bel exemple pour le renouveau du jeune cinéma allemand.

Père Jacques le Fur