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Synecdoche, New York

Synecdoche, New York

Pays : USA
Genre : Comédie dramatique
Durée : 2h04
Date de sortie :
Avec : Philip Seymour Hoffman, Catherine Keener, Michelle Williams, Samantha Morton, Tilda Swinton
Réalisateur : Charlie KAUFMAN

Après un succès local pour sa pièce précédente, le dramaturge et metteur en scène Caden Cotard décide d’être plus ambitieux et de tenter l’aventure à Broadway. Il souhaite créer cette fois une œuvre d’une brutale honnêteté dans laquelle il mettrait énormément de son vécu. Afin de mettre sur pied le projet, il réunit des acteurs dans un entrepôt de Manhattan et fait naître autour d’eux une ville et une vie imaginaires. Mais dans le même temps, le quotidien de Caden dérape. Le souvenir de son ex-femme Adele resurgit, tandis qu’à Berlin la fille de Caden, Olive, subit l’influence néfaste de l’amie d’Adele, Maria. Si bien que Caden, perdu, néglige sa nouvelle femme et leur fille...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Ce premier film de l’américain Charlie Kaufman est consacré à la vie d’un metteur en scène de théâtre, interprété par l’acteur Philip Seymour Hoffmann. Le film est surtout consacré aux états d’âme, aux crises existentielles, aux phobies et aux maladies de ce metteur en scène : sa femme le quitte avec sa petite fille, ses autres amours sont pleines d’incertitude, il a sans cesse peur de mourir.. La première partie est sauvée par un humour constant, qui donne souvent une note burlesque aux émois et aux troubles des personnages. La deuxième partie est consacrée à la création d’une nouvelle pièce à New York dans un vieil entrepôt : cette partie n’en finit pas, les personnages se dédoublent, on bascule dans l’onirisme, dans une sorte de surréalisme échevelé. Tout cela ne m’a guère touché, peut-être faut-il pour apprécier ce genre de film être un amateur de ce style décalé et extravagant.


Une première partie bien rendue, sur cet homme de théâtre en train de sombrer dans l’hypocondrie (ce qui nous vaut des scènes extrmement réalistes sur différentes fonctions corporelles) en même temps qu’il est en train de perdre sa femme et sa fille, sans que l’on sache où est la cause et où est la conséquence. Cette première partie est traitée sur un mode semi comique et nous centre sur la description de ce qui se passe dans l’existence d’un homme lorsque sa vie amoureuse et familiale se défait. Mais la suite va changer de ton. Ayant reçu un prix pour une récente mise en scène, Caden va se consacrer pendant de longues années à la préparation d’un spectacle où chacun jouera son propre rôle de la vie quotidienne. Ce qui nous vaudra d’interminables variations sur le thème du double, "qui sommes-nous ?", "comment se connaître" ou "se reconnaître". On assistera à quelques faux rebondissements de l’action autour du héros cherchant à retrouver sa fille, ou vivant des relations amoureuses successives dans lesquelles il avance, puis recule, sans jamais se décider, toujours dans l’univers du rôle qu’on joue, qu’on ne joue pas, qui nous révèle ou nous dissimule. Si cette thématique est intéressante, et traitée avec un artifice original de mise en scène, son développement traîne en longueur. Sans doute le réalisateur, pour un premier film, a été trop ambitieux.

Père Jacques le Fur