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Ocean Flame

Ocean Flame

Pays : Chine
Genre : Thriller
Durée : 2h10
Date de sortie : Prochainement
Avec : Fan Liao
Réalisateur : Liu Fendou

Wong Yiu était un personnage sans vergogne et un maître chanteur impitoyable jusqu’à ce qu’il rencontre une serveuse de bar, Ni Chen. Il pense avoir de l’emprise sur elle, comme avec toutes les autres filles, mais l’entêtement de Ni Chen dépasse l’imagination.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Voici un nouveau film qui nous vient de Chine. Le personnage principal est un maître-chanteur, qui utilise des filles pour en racketter les clients. Sa caractéristique, dit-il lui-même, c’est qu’"’il ne fait pas cela pour gagner de l’argent, mais parce qu’il aime son métier". Avec son adjoint, il est donc à fond dans son job, jusqu’au jour où il rencontre une servante de bar qui tombe amoureuse de lui, mais auquel lui aussi s’attache. L’intérêt du film, mené avec le brio qui convient à ce genre, est donc de se centrer sur cette grande histoire d’un amour fou, d’un amour absolu, avec toutes les phases de la jalousie, de l’abandon, des formes de violence. Le réalisateur a sûrement du talent, il sait captiver, son style rappelle le Takeshi Kitano des premiers films ("Sonatine"), avec les mêmes scènes de violence et une distance calculée par rapport à tout cela, au-delà du cynisme : on retrouve de belles scènes au bord de la mer, des moments iréniques, des jeux d’enfants, et une finale apaisée. Mais tout cela ne suffit pas à emporter l’adhésion.


Au pays où les filles sont sublimes et les hommes violents, l’amour ne saurait déboucher que surla mort. Selon la logique implacable du genre, toute marque de tendresse est faiblesse, toute marque de confiance apelle la trahison.

Le maître-chanteur-proxénète ensanglanté qui tombe amoureux d’une fleur blanche n’attend qu’une chose : qu’elle lui dise qu’elle l’aime. Elle ne le dira pas mais mourra d’amour pour lui. Quant à lui, il lui promet de lui dire s’il l’aime quand elle sera morte - et n’hésite pas à la mettre de force dans le lit d’un client.

Malgré ce mécanisme convenu, les personnages ont une certaine épaisseur. Ils auraient mérité d’être étoffés par des relations mieux développées avec leur entourage et une fin moins mélodramatique.

Père Jacques le Fur