Primary Menu

Los Bastardos

Los bastardos

Pays : Mexique
Genre : Drame
Durée : 1h30
Date de sortie :
Avec : Nina Zavarin, Trevor Glen Campbell (...)
Réalisateur : Amat ESCALANTE

Jesus et Fausto, deux Mexicains illettrés vivant dans une grande ville du sud de la Californie, décident de se rendre dans un état lointain, pour travailler dans un champ de tomates, et en finir avec les petits boulots qu’ils ont exercés à droite, à gauche. Mais ils n’ont pas l’argent qu’il leur faut pour faire le voyage. Et tandis que la situation semble désespérée, les choses vont empirer lorsque les deux hommes sont accusés d’un meurtre.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Dès l’ouverture, un écran écarlate l’annonce : le rouge est mis. Celui d’une violence qui ira crescendo tout au long du film. Une violence faite d’abord à des Mexicains, victimes d’une tentative d’arnaque à l’embauche par un employeur US ; puis violence à l’encontre de deux de ces Mexicains (les "héros" du film), accablés d’injures racistes lors de leur traversée d’un jardin public ; enfin, violences exercées par ces deux mêmes Mexicains sur une femme américaine dans la maison de laquelle ils pénètrent par effraction et qu’ils terrorisent dans une sorte de "Funny games" parfaitement conduit jusqu’à l’explosion finale par Amat Escalante dont, depuis "Sangre", on connaît la maîtrise dans ce genre de cinéma radical.
Violence gratuite ? Certes non. Ce qui est mis en scène ici, c’est la relation opprimé/oppresseur qui existe entre immigrés mexicains et Américains du crû, et le bouillonnement de cocotte-minute perpétuellement sur le point d’exploser qui en résulte. Etirant infiniment le temps pour accroître le sentiment d’angoisse, chargeant de menace le moindre geste quotidien, rendant presque palbable le vide et le no future de ses personnages, Amat Escalante construit son film comme la venue d’un orage, accumulant les nuages chargés d’électricité qui plombent de plus en plus lourdement le ciel jusqu’au moment où la foudre frappe.