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Liverpool

Liverpool

Pays : Espagne, Pays-Bas, Argentine
Genre : Drame
Durée : 1h24
Date de sortie : prochainement
Avec : Juan Fernandez, Giselle Irrazabal, Nieves Cabrera
Réalisateur : Lisandro Alonso

Au milieu de l’océan Atlantique, Farrel demande au capitaine du cargo sur lequel il travaille l’autorisation de descendre à terre : il veut se rendre là où il est né pour savoir si sa mère respire encore. Farrel a travaillé comme marin les vingt dernières années de sa vie. Il s’est soûlé à en rouler par terre et a toujours payé les femmes qu’il a eues. Il ne s’est fait aucun ami. Une fois parvenu au hameau enneigé où il a vécu ses premières années, il découvre que sa mère vit toujours mais également que la famille compte une personne de plus.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Lisandro Alonso, cinéaste argentin, est déjà venu deux fois à Cannes, et j’avais été ébloui par ses deux premiers films, "Libertad" et "Los Muertos" : d’une lenteur extrême, presque muets, ces films suivaient un personnage solitaire, s’enfonçant dans une nature sauvage, grandiose, menaçante, filmée avec un talent exceptionnel. On retrouve ici un personnage solitaire, un marin, qui profite d’une escale de son bateau à Ushuaïa pour aller voir sa vieille mère dans ce Sud de la Patagonie, noyée sous la neige. Alonso aime s’attacher à l’énigme de la condition humaine, il ne fait jamais rien pour expliquer, il décrit longuement les détails de cet interminable voyage. Les autres personnages rencontrés sont aussi profondément que lui emprisonnés dans leur solitude. Sauf à la fin : le vieux père nourrit avec affection la mère malade, et un cadeau du marin, un souvenir, offert à sa jeune soeur, donne son titre au film. L’ensemble est d’une grande intensité, manifeste toujours un grand talent, de style minimaliste, qui fait penser au romancier Alvaro Mutis. Mais je comprends que ce style très lent laisse insensible certains.

Père Jacques le Fur