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Desierto adentro

Desierto adentro (Le désert intérieur)

Film : Mexicain.
Genre : Drame.
Durée : 1h 52min.
Date de sortie : Prochainement.
Avec : Mario Zaragoza, Diego Catano, Memo Dorantes.
Réalisation : Rodrigo Pla.

Elías a commis un grand péché contre Dieu. Il est convaincu que ses enfants seront punis par une mort prématurée. Pour empêcher la punition redoutée, il consacre sa vie à la construction d’une église. L’histoire est racontée à travers les yeux d’Aureliano, le plus jeune et le plus vulnérable de ses fils.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Un film remarquable sur un sujet grave.

L’esthétique, malgré la couleur, ressemble aux belles photographies en noir et blanc d’antan. L’auteur choisit un cadrage intimiste pour mettre en scène cet enfermement dans un désert intérieur par une faute imaginaire. Une double malédiction, celle par sa mère charnelle et celle par le prêtre, père spirituel, est intégrée par Elias et devient la chair même de sa conscience. Un Dieu imaginaire (il lui apparaît sous forme d’un dessin votif) lui confirme qu’il n’est sur terre que pour expier sa faute. Dette infinie à laquelle aucune pénitence ne saurait suffire.

Le passage répété entre dessin votif et image de la réalité extérieure signale le mécanisme de cette dérive vers le délire religieux : un fantasme, en l’occurrence ici celui de la culpabilité, est projeté sur le monde extérieur qui vient en retour enfermer le sujet dans son fantasme.

L’inceste final entre frère et soeur vient désigner la structure incestueuse que le père entretient avec sa propre culpabilité, clôture du soi sur soi dont aucun pardon ne saurait délivrer le sujet.

S’il existait un tel Dieu, enfermant l’homme dans sa faute, il faudrait le tuer à l’image de la fin du film où le jeune garçon arrache la croix de la tombe de son frère aîné dont il porte le nom.