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De la guerre

De la guerre

Pays : France
Genre : Drame
Durée : 2h10
Date de sortie : 15 Octobre 2008
Avec : Asia Argento, Mathieu Amalric, Laurent Lucas
Réalisateur : Bertrand Bonello

A la suite d’un incident, Bertrand se retrouve enfermé dans un cercueil pour la nuit. Le matin, il n’est plus le même. Reconsidérant sa vie, il décide de suivre un homme dans un lieu isolé du monde, Le Royaume, à la tête duquel se trouve Uma, une mystérieuse et charismatique Italienne.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Film-masque ? D’une certaine façon oui, en ce sens que le rôle du masque est parfois de révéler plus qu’il ne dissimule, d’annoncer ce qu’il recouvre sans rien en laisser apparaître. Bref, de parler d’une autre réalité que celle présente au premier plan. Au premier plan ici, celui du masque justement, il y a un très linéaire fil rouge : un cinéaste rongé par le doute et l’impuissance, après l’expérience terrible d’une nuit passée involontairement dans un cercueil, cherche à redonner du sens à son existence en entrant dans une secte où l’on enseigne l’amour comme Clausewitz enseignait la guerre.
Mais à travers ce masque se révèle le véritable propos du film : l’autoportrait de son réalisateur à la recherche d’une grâce perdue, et n’hésitant pas pour la retrouver à jouer le tout pour le tout dans cette plongée dans un monde où la folie et le sensé se côtoient, où le fantasme convoqué vient interpeller le réel, et où Laurent Lucas, sorti de "Tirésisas", vient supplier le créateur de son rôle de faire marche arrière et de revenir tourner le film qu’il a en chantier. Disons le tout de suite, il n’y parviendra pas. Incarné jusqu’à l’identification par Matthieu Amalric, le cinéaste (qui s’appelle Bertrand, bien entendu) poursuivra jusqu’au bout son expérience limite. Pour son salut, on l’espère. En tout cas pour le bonheur un peu désorienté du spectateur.