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Das Fremde in mir (L’Etranger en moi)

Das fremde in mir (L'étranger en moi)

Pays : Allemand
Genre : Drame
Durée : 1h39
Date de sortie : Prochainement
Avec : Susanne Wolff, Johann Von Bülow, Maren Kroymann
Réalisateur : Emily ATEF

Rebecca (32 ans) et son ami Julian (34 ans) attendent leur premier enfant et en sont ravis. Lorsque Rebecca donne naissance à son petit garçon en parfaite santé, leur bonheur semble complet. Mais Rebecca ne ressent pas l’amour maternel inconditionnel qu’elle est censée éprouver et ne sais plus du tout où elle en est. Ne sachant pas vers qui se tourner, elle désespère. Son bébé est pour elle un parfait étranger. A chaque jour qui passe, son incapacité à s’occuper de lui devient de plus en plus évidente.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le cinéma allemand continue à séduire C’est ici une jeune réalisatrice qui propose son deuxième film, mené avec beaucoup de finesse et de subtilité, une grande vérité dans l’attention aux personnages. Une jeune femme, qui a tout pour être heureuse, met au monde son enfant, mais va se trouver affrontée aux difficultés souvent occultées des relations avec son bébé : il ne veut pas téter, il pleure souvent, elle est de plus en plus désemparée, bizarre, et se coupe de son entourage, qui ne la comprend nullement. Ce film est donc consacré à la dépression postnatale, mais il n’en reste pas au pur documentaire, il nous fait suivre de près ses personnages, et en particulier la jeune maman basculant dans le drame, très finement interprétée par Susanne Wolff. Le père aussi est très bien, dans son incompréhension masculine, comme dans sa progressive découverte de ses responsabilités comme père, puis finalement dans la nouvelle relation avec sa femme. Un film allemand qui échappe heureusement au pessimisme de beaucoup d’autres, et auquel on souhaite une belle carrière.


Il faut du courage pour porter à l’écran un sujet aussi difficile que celui de la dépression post-natale, affection finalement assez courante et volontiers minimisée. Le faire avec tant de sensibilité et de tact relève de l’art.

Chaque regard, chaque mot sonne vrai. Le sentiment de culpabilité, toujours à fleur de peau, est sondé avec une grande pudeur. On assiste à la traversée des affres de la honte et de l’impuissance de la jeune mère, puis à la renaissance de la confiance, confiance en soi, confiance en la vie.

La détresse du père aussi est captée avec une grande justesse, sans jamais tomber dans la facilité de la surdramatisation.

Quand le couple se retrouve finalement, autour de l’enfant, c’est encore tout en finesse et avec une grande tendresse.

Un film juste sur toute la ligne.

Père Jacques le Fur