Primary Menu

The Man from London

Compétition officielle
The man from London (L'homme de Londres)

Film : français, hongrois, britannique, allemand.
Genre : Drame.
Durée : 2h12.
Date de Sortie : prochainement.
Avec : Tilda Swinton, Miroslav Krobot, Volker Spengler.
Réalisé par : Bela Tarr.

Le film retrace l’histoire d’un aiguilleur, Maloin, témoin d’un drame. En effet, ce dernier assiste, une nuit, à une violente dispute entre deux hommes en bord de mer, Teddy et Brown, au sujet d’une valise passée en fraude. Les deux individus se battent et finissent par en venir aux armes. L’un deux tombe à l’eau et coule... Au lieu de prévenir la police, Maloin plonge et récupère la fameuse valise. En l’ouvrant, il découvre une vraie surprise : une somme colossale dont il s’empare illico...Une enquête est aussitôt lancée sur la disparition de l’argent.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Dans le somptueux noir et blanc d’un quai plongé dans un brouillard nocturne, tandis qu’une pénétrante et sépulcrale musique vrille notre oreille, la camera remonte lentement le long de la coque d’un vaisseau fantôme jusqu’au bastingage d’où elle nous fait découvrir sur le pont, au loin, un étrange conciliabule nocturne qui nous plonge dans ce mystérieux polar au ralenti, traité en d’hypnotiques et silencieux plans séquences qui suivent le regard de l’aiguilleur témoin du meurtre. Ces passages méditatifs d’une grande beauté sont troués de scènes plus violentes qui fonctionnent comme de véritables passages à l’acte dans l’évolution psychologique du personnage principal et ses relations de pouvoir avec sa femme et sa fille qui évoquent irrésistiblement la solitude amère des personnages de von Stroheim. Magiquement éclairés, les plans possèdent l’intensité des eaux-fortes de Rembrandt , et la géométrie des décors extérieurs, impeccablement cadrés, suggère parfois une plastique abstraite proche d’une variante cinématographique de l’art conceptuel, tandis que les bruits naturels -vent, ressac marin, éclats de voix- contrastent avec le silence de la nuit.
Du reste ce film envoûtant, dont le climat rappelle celui d’un Welles encore plus noir et plus désespéré, est proche des productions expressionnistes d’un Pabst, ou tourmentées d’un Dreyer.


A combination of Bela Tarr and a story by Georges Simenon : Simenon in slow-motion (very slow). (Never has a steadicam been steadier in staying put on a face - or a back of a head).
In admiration : Tarr has made a film which would be at home in a gallery, each frame a stunning black and white photograph. He has captured the style of the silent German expressionist films of the 20s with something of the Warners sets of the noir 40s. The pace is relentlessly slow, giving time for contemplation and reflection on some basic drives of human nature including depression, greed, family dissent, honour.
In exasperation : while the intention is admirable, it is hard going for most, the ultra slow camera movement, the heavily slow movement and delivery of dialogue, the overall phlegmatic performance that gives very few clues as to the inner lives of the characters that Tarr wnats us to resonate with (except for the heated family arguments) means that for most, this is rather a cinema of endurance.