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Tehilim

Compétition officielle
Tehilim

Film : français, israélien, américain.
Genre : Drame.
Durée : 1h36.
Date de Sortie : 30 Mai 2007.
Avec : Michael Moshonov, Limor Goldstein, Yonathan Alster.
Réalisé par : Raphaël Nadjari.

A Jérusalem, aujourd’hui, une petite famille juive mène une existence ordinaire. Mais à la suite d’un accident de voiture, le père disparaît mystérieusement. Chacun tente de faire face comme il peut à cette absence, aux difficultés du quotidien. Alors que les adultes se réfugient dans le silence ou la foi, les deux enfants, Menachem et David, essaient, à leur manière, de retrouver leur père...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

S’agit-il de la chronique d’une disparition (qui confine d’ailleurs ici à un abandon) ? C’est bien sû le premier niveau de ce film. Minutieusement, jour après jour, il suit la progression de l’onde déstabilisante créée par l’évanouissement de la présence de Eli (ce nom n’est pas là pour rien, on le verra), en analyse les conséquences destructrices dans l’entourage du disparu (en particulier chez ses deux fils, Menachem et David), et fait prednre conscience de la lourdeur du poids du religieux dans la vie des Israéliens.
Mais cette oeuvre va bien au delà de la narration d’un drame individuel et se présente aussi et surtout comme une parabole sur le peuple juif d’aujourd’hui, sur les pertes de ses références et sur son sentiment d’être plongé dans l’obscurité d’un monde que la figure paternelle abandonné. Peut-on aller jusqu’au terme de retrait de Dieu ? Sans doute. Ce n’est pas pour rien si la première scène concerne une discussion autour d’un midrash posant la question pour un aveugle de savoir dans quelle direction orienter sa prière pour trouver Dieu. Et le choix des Psaumes de David comme texte de référence - et même comme titre ! - confirme l’ancrage de ce film dans le domaine de la demande adressée à Dieu. En gros, dit Raphaël Nadjari à travers sa fable, Dieu, lassé de ses enfants, s’est retiré, et le peuple d’Israël est dans la nuit. Pessimisme qu’une lueur d’espoir vient toutefois éclairer à la fin, et la distribution, par David et Menachem, des livres des Psaumes à des passants extérieurs à leur communauté semble l’issue imaginée par l’auteur : le salut se trouve dans l’ouverture aux autres.