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Paranoid Park

Compétition officielle
Paranoïd park

Film : Américain.
Genre : Drame.
Durée : 1h25.
Date de Sortie : 05 Septembre 2007.
Avec : Gabriel Nevins, Jake Miller, Daniel Liu.
Réalisé par : Gus Van Sant.

Alex, jeune skateur, tue accidentellement un agent de sécurité sur l’un des spots les plus malfamés de Portland, le Paranoid Park. Pourra-t-il garder le secret ?


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

La fascination hypnotique qu’exerce l’univers mental et le style d’écriture de Gus van Sant se met en place dès les premières minutes de projection : la caméra vidéo subjective suit d’abord des skate-boarders qui s’élancent, slaloment, virevoltent et nous font basculer dans un vertige planant ; puis poursuit dans le crépuscule l’évasion du héros à grandes enjambées dans de hautes herbes façon Last days ; l’aspire enfin dans un long travelling arrière au sein de son collège, comme dans Elephant. Sans que la non linéarité du récit nuise à sa compréhension, la kaleïdoscopie des faits et des sentiments, et la description du monde intérieur des adolescents où excelle le réalisateur, sont subtilement mis en scène pour culminer avecl’épisode de l’accident lui-mëme, revécu par Alex, qui déclenche en lui un afflux désordonné de pensées contradictoires affolantes. La durée, la composition, le rythme, l’éclairage de chaque plan ou suite de plans donnent une impression de maîtrise inouïe et évoquent l’essence de ce que Bresson appelait l’art du cinématographe, avec ici, en plus, le tressage constamment réussi des images avec une très riche bande son où la musique country et la techno prennent une place très originale. Ce film envoûtant est enfin servi par l’interprétation admirable de Gabe Nevins en Alex tandis que chacun des ados qui l’entourent, sans illusion sur l’aide que peuvent apporter des adultes qui « ne pensent qu’au fric », est finement dirigé par le réalisateur.


Gus Van Sant has been making smaller, more ’cinematic’ films in recent years, after Elephant. Here he is back in school, amongst a group of skateboarders. At a railway yard a security guard has been killed. Has it been one of the skateboarders ?
Van Sant focuses on Alex (Gabe Levins), who is writing a story about the park where people skate. It emerges early that Alex is responsible. What Van Sant does well is re-create the world of the adolescent, broken family, friends, sexual experimentation (all with a soundtrack of relevant songs and Nino Rota/Fellini score, and Christopher Doyle’s realistic and stylised camerawork).
What we see is an ordinary young boy who is completely self-absorbed, has no sense of compassion and little conscience. This makes the film arresting to look at and listen to and very disturbing about contemporary moral sense.


Il y a ce qu’on voit et il y a tout le reste. Ca doit remuer "grave-sérieux" dans la tête d’Alex à l’image de ces skaters qui virevoltent dans une énorme canalisation ! Qu’est ce qui l’obscède et qu’il cherche à laver en restant longtemps sous la douche ? Qu’écrit-il donc dans son cahier ? Pourtant, apparement rien d’exceptionnel dans la vie de cet ado si ce n’est sa passion pour le skate... sa fréquentation du Paranoïd Park où se retrouvent "les furieux du skate". Pour le reste "il y a les petits problèmes ordinaires mais c’est que dalle !" Un petit détail encore : il y a comme un déclic à la vue d’une photo qu’un inspecteur présente aux skaters de son lycée suite à la mort d’un agent de sécurité sur la voie ferrée à proximité du Paranoïd Park... son regard se fige et est comme absent. Pour finir, points de suspension...
Vous aimez l’art de Gus Von Sant , vous apprécierez !