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La Question humaine

Quinzaine des Réalisateurs
La question humaine

Film : français.
Genre : Drame.
Durée : 2h21.
Date de Sortie : 29 Août 2007.
Avec : Mathieu Amalric, Michael Lonsdale, Jean-Pierre Kalfon.
Réalisé par : Nicolas Klotz.

Paris, de nos jours : Simon, 40 ans, travaille comme psychologue au département des ressources humaines de la SC Farb, complexe pétrochimique. Un jour Karl Rose, le co-directeur de la SC Farb demande à Simon de faire une enquête confidentielle sur le directeur général Mathias Jüst, de dresser un rapport sur son état mental. Ne pouvant pas se soustraire à la requête de Rose et ne voulant pas risquer de se mettre mal avec Jüst, Simon accepte en se promettant de conduire une enquête discrète et de rendre un rapport le plus neutre possible...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

S’il était boxeur, Nicolas Klotz appartiendrait incontestablement à la catégorie des poids lourds : celle qui cogne fort et dont les poings pèsent des tonnes. Il nous avait déjà donné une idée de son punch avec La blessure. Il réitère aujourd’hui avec ce film qui débute comme un banal thriller d’entreprise : une enquête sur un dirigeant d’entreprise (trust allemand et pétrochimique, les deux qualificatifs prenant peu à peu tout leur sens) qu’un de ses collègues (et concurrent) veut éliminer sous l’accusation de troubles passagers de la raison.
Cela se passe alors que le groupe sort à peine d’une compression de personnel : on est passé de 3500 "unités" à moins de 2000. Le mot "unité" fait déjà dresser l’oreille, évoquant le vocabulaire technique, sinistre et inhumain de la Shoah. Et c’est bien dans cette direction que nous entraîne vertigineusement Nicolas Klotz, avec le déroulement de cette enquête qui, à partir du passé des deux dirigeants, établit un parallélisme qui fait froid dans le dos entre le présent "banal" d’une entreprise d’aujourd’hui et la façon dont, soixante ans plus tôt, était réglée la "question humaine".
Film foisonnant, remarquablement riche. Trop même, peut-être, pour être saisi en une seule fois dans toute sa complexité. Mais ce n’est pas un reproche.
Jean Lods