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Kuaile Gongchang

Un Certain Regard
(Pleasure factory)
Kuaile Gongchang (Pleasure factory)

Pays : Chinois
Durée : 1h25
Acteurs principaux : Kuei-Mei Yang, Ananda Everingham, Zihan Loo
Réalisateur : Ekachai Uekrongtham

Pleasure Factory est une chronique intime et séduisante, qui réunit à Geylang, quartier chaud à la fois populaire et peu connu de Singapour, des personnages en quête de plaisir et ceux à même de le leur fournir. Au cours d’une nuit, un jeune étudiant perd sa virginité, une adolescente se voit initiée aux "ficelles" du métier de fille de joie, et une prostituée quelque peu décatie paye royalement un jeune chanteur de rue pour lui interpréter un air qu’il ne parviendra jamais à chanter...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Comment dire, sans des mots, la détresse de ces ouvrières du sexe et en même temps leur capacité et leur désir toujours intacts de tendresse ? Ce film y parvient en nous livrant une chronique de la vie de trois de ces femmes. L’une, jeune chinoise venue à Singapour pour aider sa famille restée en Chine, va accueillir d’abord avec ironie puis avec douceur ce jeune homme, encore puceau, dont la maladresse la touche et qu’elle va « initier » avec des gestes d’amoureuse. Une autre, plus âgée, et habituée à des demandes masculines plus dures, manifeste par ses tremblements ses hésitations et son angoisse, alors même qu’elle livre à cet homme une jeune fille (sa fille ?) encore vierge. On la verra ensuite fondre en larmes en écoutant une chanson d’amour mélancolique. Une troisième enfin, apparemment très sollicitée par des hommes riches, va faire venir chez elle un jeune musicien, uniquement pour le plaisir de l’embrasser tendrement. Pas de discours ni de commentaires mais des gros plans sur des visages ou des gestes qui en disent plus long sur leur vie émotionnelle et leur désir d’amour, échappant à l’empire du sexe dont elles restent tout de même les esclaves.