Primary Menu

Izgnanie (Le Banissement)

Compétition officielle
Izgnanie (Le bannissement)

Film : Belge, français, russe.
Genre : Drame.
Durée : 2h20.
Date de Sortie : prochainement.
Avec : Alexander Baluyev, Konstantin Lavronenko, Maria Bonnevie.
Réalisé par : Andrei Zviaguintsev.

Un homme, sa femme et leurs deux enfants, quittent une cité industrielle pour la campagne d’où est originaire le mari et s’installent dans la vieille maison du père de celui-ci. En contraste avec le lieu d’avant (la ville qui enjolive les rapports entre les personnages), le nouveau lieu est donc la Nature, une nature envoûtante.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Au commencement : un arbre, c’est l’été, la période des foins. Puis, une voiture qui fonce sur une route de campagne, et ensuite c’est une route qui longe des murs d’usine. Bruit étourdissant du moteur. Il pleut, l’orage tonne ; la voiture s’arrête pour laisser passer un train. Le chauffeur a une blessure au bras, c’est une balle. Il s’appelle Mark, son frère Alex va l’aider à l’ extraire. On n’avertit surtout pas l’hôpital. Et voici la tragédie des passions humaines qui s’installe. La musique y participe grandement : longue phrase mélodique soutenu par un choeur de voix d’hommes.
Cet univers tragique et hiératique exprimé par le cinéaste (on se souvient de son premier et précèdent film : "Le retour") réside principalement dans la façon de filmer les personnages : le père sombre et d’une violence sans cesse contenue ; la mère, blonde et douce, victime désignée ; le frère, au physique douteux d’un chef autoritaire ; les enfants même, innocents et insouciants... en donnant sans cesse cette part de mystère que nous devons accepter pour que s’accomplisse le "destin". Et il y a, bien sûr, la force inouïe des images, de la succession de plans séquences et de moments où la caméra semble se perdre devant la beauté de la nature, ou bien dans les couloirs de la maison de campagne.
Enfin, il y a les photos anciennes ou récentes qui vont également concourir à traduire l’indicible de cette tragédie "à l’antique" (Vera, la femme d’Alex, dira que toutes les époques sont "mélangées"), où rien ne semble pouvoir modifier le cours des choses ! Deux magnifiques flash backs amenés par des raccords impeccables montrent, s’il en était encore besoin, la parfaite maîtrise du cinéaste. Un très grand film.


Zviagintsev made a great impact in 2003 with his Venice winner The Return (winner of SIGNIS, Ecumenical and Templeton awards). This follow-up is a very confident film, beautifully directed and photographed, naturalistically and convincingly acted, a film of great craft in the Russian tradition.
It is also a film of Russian melancholy, focussing on what seems an idyllic family of father, mother, son and daughter. They move into the old family home and all seems wonderful until the wife changes everything by speaking about eight, almost emotionless words, that she is pregnant. Anger leads to recriminations, to hasty decisions which have tragic results.
The director makes one big move towards modernity in storytelling. Just when you think the film is ending with an extraordinary tracking shot of water flowing and nourishing the ground, the film moves to another 30 minutes or so, going back in the narrative to give more detail and explanations of why the tragedies happened. Ultimately, this is more satisfying as it offers psychological and some metaphysical reflections on lack of communication and love.
However, as the history of Russia shows, and the final scene of women singing, raking in the harvest, life must go on.