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Alexandra

Compétition officielle
Alexandra

Film : Russe.
Genre : Drame.
Durée : 1h32.
Date de Sortie : prochainement.
Avec : Galina Vishhnevskaya, Vasily Shetvtsov.
Réalisé par : Alexandre Sokurov.

Une grand-mère rend visite à son petit-fils, un officier russe servant en Tchétchénie. Elle vit à la caserne mais elle sort aussi pour aller au marché. Elle rencontre des femmes tchétchènes avec lesquelles elle se lie d’amitié. Elles discutent de leurs sorts respectifs et constatent qu’il n’y a pas de différences entre elles.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Comment parler de la Tchétchénie à l’heure actuelle quand on est un cinéaste russe, plein de talents, déjà à la tête de nombreux films majeurs, dont Moloch, Père et Fils, Le Soleil ? En prenant le parti d’une simple rencontre familiale entre une grand-mère, Alexandra, et son petit-fils, Denis, sur la base où celui ci est affecté. Incarnée par l’épouse de Rostropovitch, qui donne au personnage une allure magnifique, un portrait de femme qui a la tête sur les épaules, Alexandra va laisser son regard explorer ce monde de militaires en armes, étonnés, suspicieux envers cette "baboutchka". Ils sont surtout nerveux et inquiets, impliqués dans une guerre dont ils ne voient guère l’issue. Le petit-fils un peu distant d’abord, est progressivement plus chaleureux et tendre. C’est dur la vie de caserne, surtout quand elle est menacée par des attaques. Mais le cinéaste ne nous montre pas de combats ; il nous montre ce qui s’offre au regard d’ Alexandra, regard sans concessions, mais aussi empreint de compassion. Et ce monde est celui des soldats, en service commandé ; du marché du village, où les affaires n’ont pas l’air de tourner ; des femmes de ce marché, dont Malika, qui va se lier d’amitié avec Alexandra. Il n’ y a pas de grand discours creux sur les horreurs de la guerre, mais une sorte de voyage au coeur même de l’absurde... Alexandra parle, écoute les gens qu’elle rencontre. Elle donne par sa présence, à certains égards pertubante, une dimension de réflexion devant cet état des choses. Un grand film.