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Pingpong

Semaine de la Critique
Ping Pong

Film : Allemand.
Genre : Drame.
Durée : 1h29min.
Date de Sortie :
Avec : Sebastian Urzendowsky, Marion Mitterhammer, Clemens Berg, Falk Rockstroh.
Réalisé par : Matthias Luthardt.

Paul, 16 ans, débarque chez son oncle sans y avoir été invité. Ayant perdu récemment son père, il est à la recherche d’un monde idéal et s’immisce dans la famille apparemment parfaite. Après l’avoir rejeté, Anna, sa tante, se rapproche de lui. Paul est attiré par elle. Ce n’est que trop tard qu’il réalise qu’il est sous contrôle, complètement à sa merci. La souffrance de Paul le pousse à un acte de désespoir.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

La renaissance du cinéma allemand se confirme. Les responsables de la Semaine de la Critique disent avoir visionné 19 films venant d’Allemagne, avant de retenir celui-ci, qui concourt pour la Caméra d’Or. L’auteur sait créer une atmosphère, mener avec brio une intrigue dans une ambiance toujours à la limite du trouble et del’étrange. On est dans une famille allemande apparemment classique, mais surgissent peu à peu tous les problèmes de notre temps : la crise d’identité radicale, le père souvent absent à cause du travail, la difficulté des adolescents à se trouver, la mère en recherche affective (étonnant portrait d’un chien baptisé Schumann). On est sorti du pessimisme sans espoir des années précédentes. Ici on prend le réel à bras le corps, souvent avec humour.
Et l’acteur principal, qui joue Paul, nous livre un beau portrait d’adolescent.


Voici une émouvante et grinçante comédie dramatique toute germanique, d’une inquiétante étrangeté, qui déploie habilement les différents registres de la violence, de l’érotisme, et d’un humour parfois cruel. L’intelligent scénario de ce drame intime propose, en une mise en scène d’un classicisme épuré, un huis clos familial entre deux adolescents frémissants,-Robert fils mal aimé, son cousin Paul, blessé par la perte récente d’un père-, et Anna mère séductrice de Robert. La métaphore centrale du jeu de ping-pong auxquels se livrent les personnages est le lieu où s’expriment les non-dits de leur aggressivité et de leur quête d’amour. A aucun moment l’intérêt ne faiblit au cours de ce film qui fait alterner le suspens et la drolerie. L’anniversaire au champagne du chien Schumann,le récit bouleversant de Paul découvrant son père pendu, et le coup de théâtre final sont autant de morceaux de bravoure.

Père Jacques le Fur