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The wind that shakes the barley (Le vent se lève)

Sélection Officielle
Le vent se lève (The wind that shakes the barley)

Film : Britannique.
Genre : Drame Historique.
Durée : 2h04min.
Date de Sortie : 8 Novembre 2006.
Avec : Cillian Murphy, Liam Cunningham, Padraic Delaney.
Réalisé par : Ken Loach.

1919. Deux frères, Danien et Teddy, et leur ami Dan, s’engagent dans le combat pour l’indépendance de l’Irlande.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

La tempête de Ken Loach.
Dans le contexte de l’histoire irlandaise des années 20 Ken Loach s’attaque aux idéaux qui enflamment les esprits et les passions et conduisent les Hommes au paroxisme de leurs convictions. Avec des plans filmés caméra à l’épaule lors de moments clefs, Ken Loach accroche le spectateur et propose d’emblée une question existentielle : suivre son chemin dans la vie et entamer une carrière ou bien partager avec ses frères d’armes et sur le terrain de la guerre la lutte pour ses convictions ? Chacun suit son idéal politique avec ses tripes jusqu’au jour où les avis entre amis divergent et provoquent un nouveau dilemne : cesser de faire parler les armes et signer une trève ou bien poursuivre la guerre pour ne pas trahir la cause ? Ken Loach a vraiment le don d’exposer les choix cornéliens de ses protagonistes en provoquant chez le spectateur le même tiraillement et la bourasque intérieure qu’il déclenche fait de nous un être déchiré, instruit, ému et méditant sur la raison et le coeur de l’Humanité : du grand Ken Loach.


Ken Loach’s best film for a long time. It bears comparison with his 1995 award-winning Land of Freedom, his exploration of the Spanish Civil War. Sometimes that film was weighed down by discussion and rhetoric. This time there are strong verbal arguments but they are well worked into the drama and the action.
The title comes from a 19th century poem, a muted lament for the loss of peace as the wind blows over the golden crops of barley. The film itself is a powerful lament for lives lost in rebellion against the harsh, military occupation and its brutality in word and action, for brotherly conflicts and civil war, and the religious, social and political divisions that are still so potent today.
Collaborating again with writer Paul Laverty in a finely-hewn screenplay, Loach immerses us in a village near Cork in the early 1920s and its surrounding countryside, invites us to suffer with the people, to ask ourselves what we would do in similar life and death situations, to try to listen to voices of reason that would work for freedom through temporary compromise, to hear the passionate arguments of fighters for immediate freedom (who are the forebears of the IRA). Loach’s film is an anti-war war film.
Those who don’t know or who ignore history are condemned to relive it. This is part of the story of 20th century Ireland. This film could be the story of any occupied nation or a nation involved in civil struggles - with occupation forces, brutal treatment, acts of terrorism, attempts at stabilising provisional government and insurgents who want no compromise.


Ken Loach frappe fort.
Au début on croit se trouver dans une de ses cuvées classiques, clignant davantage du côté de "Land and Freedom" que de celui de ses films sociaux : un peuple sous tutelle, ici les Irlandais, luttant contre l’oppression des Anglais. Avec des scènes comme il en a le secret : ainsi le procès où une fragile nouvelle légalité, à peine mise en place par les révolutionnaires, est bafouée au nom de l’intérêt suprême de la cause.
Et puis voilà que le niveau dramatique s’élève encore d’un étage quand, un accord de paix avec les Anglais étant à peine signé, il est dénoncé par nombre des combattants qui reprennent les armes pour une nouvelle guerre. Fratricide celle-là, où les amis d’hier deviennent les amis d’aujourd’hui, et qui reproduit, comme dans un miroir tragique aux images insoutenables,des horreurs identiques à celles vécues lors du premier conflit. Rarement la dénonciation de la folie des hommes aura connu une telle ampleur.


"On n’est pas là pour se battre mais pour jouer !" rappelle vigoureuement l’arbitre aux joueurs de hockey dans les premières minutes du film. Malgré ce sévère avertissement on passe très rapidement de cette lutte ludique à une lutte armée qui nous tenaillera jusqu’aux dernières images. En effet les troupes prennent tous les moyens pour materles insurgés sachant que cela va jusqu’à ce que des frères deviennent ennemis, s’entre-tuent et d’entendre à deux reprises : "je ne veux plus jamais te revoir". C’est le drame de l’Irlande dans lequel le film de Ken Loach nous immerge. Un environnement sonore et visuel, un climat, un rythme oppressant où se manifestent insultes, tortures, mort, représailles, révoltes, déchirures, haine... d’une vérité poignante qui ne laisse pas indemne !