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Bled number one

Un Certain Regard
Bled number one

Film : Français, Algérien.
Genre : Drame.
Durée : 1h37min.
Date de Sortie : 7 Juin 2006.
Avec : Rabah Ameur-Zaimeche, Meriem Serbah, Abel Jafri.
Réalisé par : Rabah Ameur-Zaïmeche.

A peine sorti de prison, Kamel est expulsé vers son pays d’origine, l’Algérie. Cet exil forcé le contraint à observer avec lucidité un pays en pleine effervescence, tiraillé entre un désir de modernité et le poids de traditions ancestrales.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Totalement algérien et français le réalisateur fouille une blessure, celle d’une Algérie divisée contre elle-même dont une partie des fils se raidit en une crispation traditionnaliste et islamiste mortifère.La force et la beauté du film, qui bénéficie de la large participation familiale du cinéaste, viennent d’une mise en scène maîtrisée et de la transposition fictionnelle réussie d’un matériau quotidien : le rite masculin du sacrifice du taureau ; l’irruption dans un paisible café de village d’un commando islamiste fasciste ; les brutalités infligées à une femme insoumise par son époux et son frère ; la revendication féminine solidaire d’une liberté chantée dans un asile psycvhiatrique. Le film ménage aussi ça et là de superbes respirations,- plans fixes souvent enrichis par l’excellente musique planante d’un compositeur guitariste-, qui sont autant de ponctuations ravivant par contraste l’amère souffrance de l’auteur.


Bled : number zero.
Mauvaise surprise ! On s’attend à un film qui dénonce et on se retrouve face à une mauvaise vidéo de vacances avec une caméra en plan fixe "plantée là" et une mise en scène à la "on verra bien", des participants acteurs malgré eux, une dénonciation anecdotique de la mauvaise condition de la femme interprétée sans conviction et enfin l’omniprésence narcissique du réalisateur qui ne fait en aucun cas progresser la mince intrigue. Enfin on n’assiste à aucune confrontation entre les "gardiens du temple" des traditions celui qui fait le film et les extrémistes de la foi. Avec un tel sujet, certes et heureusement déjà traité, il y avait pourtant matière à argumenter. Le réalisateur le traite avec désinvolture et légèreté en nous donnant des images en pature comme on égorge le taureau de la fête. L’importance du sujet est à la mesure de la déception.


Voilà un film d’une simplicité admirable, mais très percutant, sur la vie au "bled" en Algérie. Ce village dans lequel revient Kamel, expulsé de France après une peine de prison, n’est prêt à l’accepter que s’il se conforme absolument aux traditions. Une fois passé l’accueil relativement chaleureux du début, où il semble bénéficier du prestige attaché à ceux qui ont vécu en France,il va peu à peu être rejeté en raison de son incapacité à vivre comme ceux qui sont restés au pays. Une jeune femme est elle-même victime des "lois" non écrites qui font d’elle une paria puisque son mari l’a abandonnée.
Tout est suggéré et montré à travers des situations et des conversations de la vie ordinaire, sans pathos inutile.