Primary Menu

Friss Levegö (Fresh air)

Semaine de la Critique
Air frais

Film : Hongrois.
Genre : Drame.
Durée : 1h49min.
Date de Sortie : prochainement
Avec : Izabella Hegyi, Julia Nyako, Anita Turoczi.
Réalisé par : Agnes Kocsis.

Viola est encore une belle femme. Angéla a honte de Viola. La communication entre elles est devenue impossible. Elles se retrouvent seulement pour regarder leur série préférée dont elles ne ratent jamais un épisode. Secrètement, elles sont probablement toutes les deux éprises du personnage principal.
Viola travaille là où personne ne veut travailler. Elle est à la recherche d’un homme, un vrai, dont elle pourrait tomber amoureuse.
Angéla voudrait créer de belles robes. Elle désire quelque chose de différent. Une autre vie. De l’air frais.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Une des nouveautés de ce Festival est de présenter un intérêt renouvelé pour la vie quotidienne des gens dans ce qu’elle a de plus ordinaire, le travail, les relations aux enfants, la vie en famille. C’est le cas aussi dans ce septière et dernier film de la Semaine de la Critique, venu de Hongrie. Une femme a un travail particulièrement ingrat (gardienne de WC), elle vit seule avec sa fille, 17 ans, jolie comme tout, qui ne supporte pas le métier de sa mère. Une coexistence pénible pour les deux, et toutes deux cherche l’évasion, "l’air frais", loin des odeurs nauséabondes que l’une amène avec elle. L’une rêve de trouver l’homme de sa vie, l’autre de réaliser à l’étranger des modèles de haute couture. L’essentiel du film décrit bien cet univers et cette tension entre rêve et réalité. La dernière partie, suite à une agression, est moins convaincante, mais veut affirmer qu’il faut bien un jour accepter le réel.


C’est l’histoire d’une "dame pipi" et de sa fille. Leur vie quotidienne est banale, ordinaire, et chacune rêve à sa manière. La mère, pour oublier les toilettes de la gare, fréquente des bals pour célibaires et répond à des petites annonces de rencontres, mais sans jamais concrétiser. La fille, pour oublier le lycée professionnel qu’elle fréquente, rêve de quitter la Hongrie pour l’Italie et devenir styliste de mode. Ces deux femmes ne communiquent guère, bien que vivant sous le même toit. On sent les odeurs à travers la hantise qu’a la mère de faire disparaître celles des w-c. où elle travaille, par un usage important de bombes désodorisantes (fresh air). Dans la vie grise de chacune, un peu de couleur tout de même : du rouge pour la mère qui l’introduit dans son habillement et dans la décoration de son lieu de travail ; pour la fille en la personne de sa meilleure amie toujours vêtue de rose. Ce sont les seules "lumières" dans cet océan de grisaille. Des cadrages simples, fixes, des dialogues réduits au minimum, font penser à "L’homme sans passé" et à "Les lumières du faubourg". Sommes-nous dans la lignée de Kaurismäki ?

Père Jacques le Fur