Primary Menu

A history of violence

Selection officielle
Une histoire de violence

Film américain (2004)
Genre : Thriller
Durée : 1h 30min.
Avec Viggo Mortensen, Maria Bello, Ed Harris
Réalisé par David Cronenberg
Date de sortie : 02 Novembre 2005

Tom McKenna, un père de famille à la vie paisiblement tranquille, abat dans un réflexe de légitime défense son agresseur dans un restaurant. Il devient alors un personnage médiatique, dont l’existence est dorénavant connue du grand public...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Est-il possible de changer de vie ? Est-il possible de recommencer à zéro, de repartir pour en finir avec un passé trop lourd ? Telle est la question que pose David Cronenberg dans ce film, très construit, très maîtrisé, et bien interprété.

L’intrigue procède par rebondissements successifs, ménageant sans cesse le suspense, comme dans un bon thriller, et comme le titre l’indique, il y a de la violence. Mais l’intérêt du film est ailleurs. L’auteur montre que malgré tout, il est possible de reconstruire sa vie. La famille américaine classique, où règne l’amour et l’affection pour les enfants, revient au premier plan. Et, mieux encore, le film se termine sur une magnifique scène de réconciliation : le mari, revenu enfin libéré de son passé, lève les yeux vers sa femme, et leurs regards se croisent. "D’une manière ou d’une autre, tout récit est un récit de salu", a-t-on écrit. Ce film en est une belle illustration.

Et il est étonnant de constater qu’un thème très proche, la rédemption d’un passé trouble se trouve dans deux autres films du Festival : "The king" de James Marsh (avec la figure du pasteur), et "Caché" de Michaêl Haneke, sous une forme plus complexe


David Cronenberg has been exploring all kinds of themes of violence for more than thirty years. He began with parasites and rabid plagues and broods, segued into more mainstream styles with Videodrome and The Dead Zone, but always veered towards the bizarre from Dead Ringers and Naked Lunch to ExistenZ and Spider.

Which means that some critics are going to scold him for now making a well-crafted American mainstream drama. Initially, one might think that this is going to be a kind of Desperate Hours where thugs besiege a family. It is not. Cronenberg’s film is based on a graphic novel (and some of the violence is graphic also) where drawings are bold and dialogue is sometimes fierce. However, we are first led into lyrical, non-violent, happy times for a family. When the violence breaks out, it is not where we anticipated it.

Viggo Mortensen does a persuasive job as the loving quiet family man who surprises everyone. A good cast includes Maria Bello as his strongminded wife, Ed Harris as a suited gangster and William Hurt as a maniacal organised crime boss.

It is easy to poke fun at picket fence idealised family life in the American Midwest but, given some vicious options in the US gun culture, most of us would feel safer there.


Très bien foutu dans son genre, ce film ! Et "cronenbergien" à souhait, avec le thème du double (Tom, le "gentil" héros américain d’aujourd’hui se révélant avoir été autrefois un affreux tueur), avec ses moments de violence attendue et bien calculés, avec sa progression vers un monde de plus en plus inquiètant et cruel, dont l’entrée définitive est dramatiquement marquée par le passage sous un portail conduisant dans le domaine de Richie (frère de Tom et lui aussi figure du double).

Mais quand on s’interroge sur cette violence, on se rend compte qu’elle obéit tellement à ses codes attendus qu’elle en perd, justement, toute violence réelle. On est dans un jeu, presque dans une institution : l’univers Cronenberg, marqué par ses scènes récurrentes et tellement distanciées par les conventions dont elles se revêtent qu’elles se vident de leur contenu terrifiant, comme les cadavres que l’auteur aligne, de leur sang.

Père Jacques le Fur