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Nordeste

Nordeste

Film français, argentin (2004).
Drame.
Durée : 1h44mn.
Date de sortie : 13 Mai 2005
Avec Carole Bouquet, Mercedes Sampietro, Ignacio Jiménez, Enrique Pineyro, Aymará Rovera...
Réalisé par Juan Solanas

A 43 ans, après avoir presque tout sacrifié au nom de ses ambitions professionnelles, Hélène décide de ne plus passer à coté de sa vie.
Son désir de maternité l’entraîne aux confins de l’Argentine, à la recherche d’un enfant à adopter. Elle découvre alors le Nord Este, une région sauvage où la beauté la plus saisissante des paysages contraste violemment avec l’injustice sociale qui y règne. Au travers de cette quête, Hélène se confronte à une société en souffrance où les destins sont écrasés par le poids d’une misère telle qu’elle mène à toutes les corruptions, tous les trafics, tous les compromis.
Au gré de ses rencontres, et des amitiés qu’elle va lier, Hélène devra sans cesse faire face à ses propres doutes, ses questionnements personnels. Plus qu’à une simple quête, c’est alors à un voyage initiatique que l’on assiste.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Adopter un enfant : quoi de plus légitime pour une femme qui souhaite à la fois être mère et soustraire un enfant à la misère de son pays ? Malheureusement c’est Carole Bouquet qui incarne cette femme française en quête d’enfant : son jeu excessif a de quoi irriter le spectateur qui attend davantage de naturel et de vérité. pourquoi ces sourires figés, ce faux dialogue surfait et ridiculeavec le nouveau-né qui vient de lui être confié ? Juana et Martin par-contre sont émouvants de justesse, car Juan Solanas sait filmer l’intimité de ceux qui ont pour quotidien la misère, le chantage et la corruption. Il sait filmer les paysages arides et désolés du Nordeste argentin, reflet de la douleur des familles qui se battent pour survivre.

Comment aider alors ? Le film se clôt sur un embryon de réponse : et si au lieu d’acheter un enfant à un prix exorbitant, on faisait don de cette somme à ceux qui en ont besoin pour vivre décemment et élever eux-mêmes leurs propres enfants ?

 


Ce premier film, tourné dans le Nord de l’Argentine, région particulièrement défavorisée, proche du Paraguay, fait resortir cruellement le décalage culturel qui existe encore entre des univers différents, à l’heure de la mondialisation. D’un côté, une Française cultivée, 43 ans, qui veut à tout prix adopter un enfant. De l’autre, la misère sans remède d’une population soumise à toutes les formes d’exploitation.

 L’adoption devient occasion de racket, de viiolence, de pouvoir des mafias locales. Les pièges de l’adoption d’un enfant étranger sont dénoncés avec plus de retenue que par Bertrand Tavernier dans "Holy Lola". Mais le film souffre de quelques faiblesses : la Française (jouée par Carole Bouquet, mal dirigée, peu convaincante) est vraiment trop bécassine, joignant gentillesse et naïveté sans limites. Et les personnages locaux restent des figures convenues, à l’état de silhouettes sans épaisseur.