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La Petite Jérusalem

La petite Jérusalem

Film français (2004).
Drame.
Durée : 1h 34mn.
Date de sortie : Prochainement
Avec Fanny Valette, Elsa Zylberstein, Bruno Todeschini, Aurore Clément...
Réalisé par Karin Albou

La banlieue parisienne, un quartier de Sarcelles appelé "La Petite Jérusalem", car de nombreux juifs y ont émigré.
Laura a 18 ans. Elle est tiraillée entre son éducation religieuse et ses études de philosophie qui la passionnent et lui offrent une autre vision du monde. Alors que sa soeur Mathilde tente de redonner vie à son couple, Laura succombe à ses premières émotions amoureuses.
Cette confrontation au désir va bouleverser leurs certitudes.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Voici un film très honnête consacré à la communauté juive vivant à Sarcelles, au Nord de Paris, dans un quartier de grands ensembles tous occupés par cette communauté.

Les qualités du film ? il fait bien comprendre les tensions qui habitent aujourd’hui cette communauté : entre la Torah et la modernité rationnelle (la philosophie), entre les traditions religieuses et une vie affective et sexuelle épanouie pour les femmes, entre attachement à sa communauté et ouverture aux autres religions.(ce qui est aussi difficile pour les Algériens venus en France que pour les Juifs, dont beaucoup viennent pourtant de Tunisie). Et enfin la tension provoquée par les attaques antisémites dans les banlieues parisiennes, qui font naître le désir de partir en Israël.

Ses limites ? Un scénario un peu trop conventionnel, un certain manque de vigueur. Beaucoup des situations évoquées ici l’ont déjà été dans des films israéliens récents, par Amos Gitaï et par d’autres.


Karin Albou nous offre son premier long-métrage : un beau film, sensible et intelligent, qui ose poser des questions essentielles sans prétendre aucunement pouvoir y répondre.

Le film repose sur l’idée de loi : faut-il ,pour être libre, obéir à la loi ou bien au contraire, la transgresser ? "Obéir", répond Laura, 18 ans, qui appartient à la communauté juive très soudée de Sarcelles. mais quelle loi ???

La Loi de la Torah, Laura la vit au jour le jour, dans sa propre famille : shabbats rituels, fêtes juives avec danses et chants traditionnels, prières en hébreu. Pour toute la famille de Laura, Dieu seul, Hachem, fait loi. Mais Laura s’isole petit à petit de ces groupes fervents.

En effet, à la faculté Laura vient de découvrir la loi kantienne, le primat de la raison sur les sens : elle aussi se met à construire sa loi. Loin des siens.

Mais Laura ignorait l’existence d’une troisième loi, redoutable et toute-puissante : la loi du désir, la loi de l’attraction des corps qui va balayer sauvagement les fragiles remparts que la jeune fille s’efforçait de mettre en place. Que valent en ces instants la loi divine et la loi kantienne  ? Mais Laura a la vie chevillée au corps et, faute de réponse, poursuit la quête. 

Père Jacques le Fur