Film roumain (2004).
Drame.
Durée : 2h 34mn.
Date de sortie : Prochainement
Avec Ioan Fiscuteanu...
Réalisé par Cristi Puiu
Monsieur Lazarescu, 63 ans, vit dans un appartement avec ses trois chats. Un samedi soir, ce dernier ne se sent pas bien. Jusqu’à l’arrivée de l’ambulance, il essaye d’apaiser son mal avec les médicaments qu’il a sous la main. Puisqu’il n’a plus de pilules, il appelle ses voisins en aide.
Sandu et Miki, les voisins interrompus dans leur activité domestique, se portent à son secours. Ce qui semblait être un mal de tête, causé par l’abus d’alcool, s’avère être une infection plus sérieuse quand M. Lazarescu vomit du sang.
Finalement, l’assistante médicale de l’ambulance arrive. Sentant l’haleine alcoolique du patient, elle lui administre des vitamines et de la glucose mais, après une investigation plus sérieuse, elle décide de l’emmener à l’hôpital suspectant une tumeur au côlon.
A l’hôpital, les choses se compliquent...
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
19 mai 2005
Mieux vaut en prévenir : ce film dure 2h 34, et se passe presque entièrement dans des salles d’hôpitaux, en suivant un vieil homme dont la santé se dégrade rapidement et qui est ballotté d’hôpital en hôpital. C’est assez oppressant et angoissant, dans la mesure où l’on se sent concerné, un jour ou l’autre, par ce destin de fin de vie.
Mais si l’on a le courage de suivre, c’est un film très fort : ce n’est pas un documentaire, mais un vrai film qui sait rejoindre avec attention, acuité et émotion chacun de ses personnages, le vieil homme, ses voisins, l’infirmière, puis les divers médecins et soignants. Il le fait avec un humour et une distanciation constantes, il laisse entrevoir la situation du monde de la santé en Roumanie, et plus largement tout ce qui se passe dans ce pays, si bien que l’on ne s’ennuie pas une seconde, malgré la longueur. Un vrai cinéaste, un regard humaniste d’une grande qualité, un film à retenir.
18 mai 2005
C’est le "Last day" d’un homme usé, victime de l’alcool... et de la médecine hospitalière ! Mr Lazarescu Dante Remus, comme il aime à se présenter fièrement, -avec la référence glorieuse à ces trois prénoms-, n’a de vraies relations qu’avec ses chats. Depuis son premier appel téléphonique au SAMU, son chemin de croix comportera plusieurs stations douloureuses qui le confronteront au jugement de son beau-frère, de ses voisins- pourtant compatissants-, de la caste médicale hospitalière surtout, internes en tête, qui l’infantilisent, le classent, et le jugent pour son alcoolisme, retardant d’autant le diagnostic exact, tandis qu’il s’enfonce dans l’aphasie. La poignante solitude de la personne livrée à la morgue des technoscientifiques est criante de vérité. Une Bonne Samaritaine, infirmière compétente et humaine, accompagnera cependant jusqu’au bout ce vieil homme malade en qui elle a reconnu son prochain. Ce deuxième long métrage de Cristi Puiu, belle chronique douloureuse et désespérée, aurait tiré avantage d’un montage plus serré.