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La forêt oubliée

La forêt oubliée

Film japonais (2005).
Drame.
Durée : 1h33mn.
Date de sortie : Prochainement
Avec Misuru Hirata, Ittoku Kishibe...
Réalisé par Kohei Oguri

Une petite ville d’une région montagneuse. Lycéenne, Machi n’a pas encore trouvé sa voie. Un jour, elle s’amuse à inventer des histoires fantastiques avec ses copines : chacune à sa manière poursuit ces récits imaginaires qui tissent entre elles un lien invisible.
Les adultes évoluent dans un monde parallèle : eux ont fait leur vie et sont plongés dans les réalités du quotidien. Adolescents et adultes semblent suivre côte à côte deux trajectoires qui ont peu de chances de se rencontrer. Et pourtant, des similitudes entre les deux parcours commencent à poindre.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Pour cette œuvre légère, irréelle, et décalée dans le temps et dans l’espace , dont les racines imaginaires plongent dans les contes de fée de notre enfance, il faudrait préférer la traduction La forêt engloutie ou la forêt ensevelie au titre français qui a été retenu. Car n’est ce pas le continent perdu de l’enfance que fait affleurer à tout instant dans le film le réalisateur pour le faire apparaître enfin, en une très matérielle métaphore, avec la découverte archéologique des fûts calcinés d’une forêt préhistorique ?
Pendant que trois amies adolescentes rêvent autour d’une bande dessinée et vont se prendre au jeu de fabriquer des histoires insolites et poétiques, leurs parents et les adultes qui habitent les sombres intérieurs de cette petite ville rurale très traditionnelle vivent et racontent en contrepoint les tristes réalités de la vie quotidienne . Il semble que le propos du cinéaste soit d’articuler d’abord, puis,- dans la très onirique séquence où les villageois s’enfoncent dans la forêt de leur enfance en quête de leur frayeurs-, de fondre ces deux registres : cependant le montage retenu enchaine sans transition – en dehors de quelques magnifiques ponctuations de paysages japonais- les séquences réelles et irréelles , de sorte que la magie de la narration est quelquefois interrompue, la juxtaposition de scènes très travaillées évoquant alors une succession de haï-kaï proposés par quelque Rembrandt japonais. Le film baigne dans un climat fantastique distancié qui est suscité par la construction et l’éclairage de l’image : plans d’ensemble et pour ainsi dire pas de plans rapprochés ; éclairage sombre avec peu de contrastes ; contours franchement délimités et absence de relief des extérieurs qui ont l’air de sortir d’un livre d’images.