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Clean

Clean

Film français, canadien, américain, britannique (2003)
Musical, Comédie dramatique.
Durée : 1h 50mn.
Date de sortie : Prochainement
Avec Maggie Cheung, Béatrice Dalle, Nick Nolte, Jeanne Balibar, Don Mc Kellar...
Réalisé par Olivier Assayas

Quand on n’a pas le choix, on change. Emily n’a qu’une obsession : récupérer son fils, que ses beaux-parents élèvent loin d’elle. Pour y parvenir, il faudra qu’elle reconstruise sa vie... qu’elle devienne "clean".


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Oui, c’est clean, net, équilibré de partout : une femme qui, petit à petit, sort de sa galère et la transforme en vrai bateau de vie ; un petit garçon meurtri qui s’ouvre enfin à une mère refusée ; un grand-père bouleversant d’humanité ; une conclusion qui ouvre sur l’espoir ; une caméra qui alterne à merveille fixité et mouvement, et qui sait, quand il faut, se porter à l’épaule ; un cadrage impeccable ; un montage qui a supprimé tout ce qui est inutile et serre l’essentiel. Et l’émotion naît. Un bémol toutefois. Ce qui manque à ce film si réussi,c’est peut-être ce quelque chose qui marque la présence d’un auteur et d’un univers propre. Sans faute, oui, mais sans réelle nouveauté ou originalité.


Trop clean ...

Après une première partie "azimutée" filmée avec une caméra qui ne cesse de bouger et d’utiliser les gros plans, pour montrer la vie désordonnée de ces deux personnages "junkies" du monde de la musique, le film se perd en longueurs et en temps morts. Certes il faut du temps à Emily, interprétée sans bavure par Maggie Cheung (prix d’interprétation ?) pour retrouver son identité et se reconstruire une vie, mais le scénario s’étire souvent en plans inutiles qui tirent le film vers la banalité. C’est bien joué avec un Nick Nolte impeccable en grand-père lucide, bien réalisé trop bien pour ne laisser aucune place à l’émotion.


Voici certainement un des grands films du Festival. D’abord par le style. Qu’Olivier Assayas soit un grand metteur en scène, on le savait déjà. Mais ici il donne le meilleur de lui-même. Dès le début, on retrouve sa manière, nerveuse, sèche, rapide. Un couple de chanteurs rock se déchire, dans une atmosphère enfiévrée, survoltée, entre drogue, contrats à signer, volonté de réussir à tout prix et crise de confiance. On est dans une ville industrielle, enfumée, de l’Est du Canada. Olivier Assayas mènera tout le film avec la même maîtrise, de Vancouver à Paris, de Londres à San Francisco, parfois avec un rythme plus apaisée en fonction de l’histoire.- Car l’histoire qu’il nous raconte est le plus grand intérêt du film. Elle nous fait suivre l’itinéraire d’une femme (Maggie Cheung), déchirée enttre la drogue, sa carrière et son enfant. Est-il possible qu’un être humain, surtout lorsqu’il a connu la drogue, change réellement ? Beaucoup des autres films en doutent. Ici, Emily y parviendra, au terme d’un long itinéraire, où elle sera bien aidée par le grand-père de l’enfant (Nick Nolte, dans un très beau rôle). Les seconds rôles aussi (Jeanne Balibar, Béatrice Dalle) sont admirablement tenus. Aucun risque, chez Olivier Assayas, que la vie soit idéalisée. L’évolution vers un retour à la vie, à la qualité des relations, y sonne d’autant plus fort.