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Le coeur ailleurs (Il cuore altrove)

Il Cuore Altrove

Film italien (2003). Drame.
Durée : 1h 46mn.
Date de sortie : 17 Décembre 2003
Avec Neri Marcoré, Giancarlo Giannini, Vanessa Incontrada, Nino d’Angelo, Sandra Milo...
Réalisé par Pupi Avati

Nello Balocchi est un homme de trente-cinq ans adonné aux études, timide et gauche que son père, un homme très pratique, lié aux affaires et attiré par les femmes, et couturier du Pape, envoie à Bologne pour enseigner, dans l’espoir que sa vie dans une ville émancipée lui permettra de trouver enfin une épouse afin de donner à la famille cette descendance si attendue. Arrivé à destination, Nello est logé dans une pension gérée par Arabella. Il partage sa chambre avec un coiffeur napolitain dont les conseils lui servent d’initiation à l’autre sexe. Alors qu’il découvre ses talents dans l’enseignement, la recherche de l’âme soeur reste sans succès. Lorsqu’un jour, à un thé dansant, dans un institut pour femmes non voyantes, Nello rencontre fortuitement ou par un don de la Providence, une femme fatale, la femme la plus belle et la plus dévergondée de Bologne, qui va bouleverser sa vie.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Il serait dommage qu’en raison de sa facture classique, ce film italien, qui se joue dans les années 1930, voit méconnaître ses réelles qualités. Pupi Avati est un réel cinéaste, et il met ici son talent au service d’une belle histoire, qui a des racines autobiographiques.
Un scénario bien mené, entre Rome et Bologne, avec de nombreux rebondissements, qui sait joindre l’humour et l’émotion. Le talent d’observation de scènes de la vie quotidienne, qui a souvent fait la force du cinéma italien, de Rossellini à Dino Rosi : tout ici est savoureux, croqué avec justesse, et l’auteur réussit à éviter nombre de pièges en suivant cette histoire délicate.
Pupi Avati touche, par-delà le pittoresque de son histoire, à l’émotion véritable, mais avec retenue. Et l’acteur (Neri Marcorè), peu connu, pourrait être un candidat au Prix d’interprétation masculine


Il était une fois un malheureux garçon qui avait si peur des femmes qu’il n’en avait encore connue aucune à trente-cinq ans et n’était bien sûr pas marié. Il était aussi, la même fois, une ravissante jeune fille qu’un accident avait rendue aveugle. Entre l’homme qui ne supportait pas le regard d’une femme et la femme qui ne pouvait plus porter un regard sur lui, la rencontre était scénaristiquement inévitable. Qu’allait-il en résulter ? Un conte de fées ? Un mélo ? Une comédie ? Un peu tout cela en fait, dans une hybridation plaisante mais manquant de brillant et de fil conducteur. Beaucoup d’idées riches de promesses mais pauvres en réalisation. Mais ne boudons pas notre plaisir, ce film apporte au moins une denrée rare en ces temps de Croisette-dépression : le rire !

Père Jacques le Fur