Poursuivons la découverte du Jury oecuménqiue du Festival de Cannes 2021. Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec Peter Ciaccio.
Le 47eme jury œcuménique de ce 74eme festival de Cannes est composé de trois femmes et trois hommes catholiques et protestants. Pendant ces deux semaines de festivités cinématographiques, ils vont nourrir leurs échanges à la vision des films en compétition officielle. A la fin du festival, ils devront désigner un lauréat.
Peter Ciaccio est pasteur des Églises vaudoise et méthodiste à Trieste (Italie). Co-fondateurs de l’Associazione Protestante Cinéma “Roberto Sbaffi”, il a fait partie des jurys œcuméniques à Locarno et Varsovie. Il a étudié à la Faculté Vaudoise de Théologie à Rome, écrivant une thèse sur les personnages de pasteurs dans l’œuvre de Ingmar Bergman. Il est citoyen honoraire de Palerme.
Quelle est selon vous la définition d’un bon film ?
Il y a deux réponses à cette question. À mon avis, un bon film est un film capable de se connecter avec le grand public, de traverser les cultures et les classes, en utilisant des techniques que la plupart des gens ne remarqueront pas : un bon film ne dit pas "Regardez, comme je suis bon !". La deuxième réponse est qu’on ne peut pas donner de réponse, car on regarde un film et on se dit : "Je ne savais pas qu’on pouvait faire un bon film de cette façon !’’.
Quel est votre premier souvenir de cinéma ?
"Mes mains ! Mes ongles ! " : la transformation de la sorcière dans le film "Blanche-Neige" de Disney. J’avais cinq ans, je me souviens encore de la couleur du siège en face de moi, où j’ai essayé de me cacher. L’expérience la plus terrifiante que j’ai vécue au cinéma.
Comment conciliez-vous 7-ème art et chrétienté ?
La plupart des films proviennent d’un milieu judéo-chrétien, la plupart des gens d’église sont des cinéphiles. De plus, grâce au cinéma, en lisant la Bible, les chrétiens d’aujourd’hui "tournent" des films dans leur tête. Il est essentiel de relier les deux dimensions, sans chercher la censure ni le "privilège".
Let’s continue the discovery of the Jury of this festival of Cannes 2021. Today, we have an appointment with Peter Ciaccio.
The 47th Ecumenical Jury of the 74th Cannes Film Festival is composed of three Catholic and three Protestant men and women who will discuss the films in the official competition during the two weeks of film festivities. At the end of the festival, the jury will choose a winner.
Peter Ciaccio serves the Waldensian and Methodist Churches in Trieste (Italy) as a pastor. Among the founders of the Associazione Protestante Cinema “Roberto Sbaffi”, he was member of Ecumenical Juries in Locarno and Warsaw. He graduated at the Waldensian Faculty of Theology in Rome with a thesis on the pastoral characters in Ingmar Bergman’s works. He is honorary citizen of Palermo.
What is a good film in your opinion ?
There are two answers for this. In my opinion a good film is a film able to connect with the wider public, to cross cultures and classes, by using techniques that most people won’t notice : a good film doesn’t say “Look, how good I am !”.
The second answer is that one cannot give and answer, as one watches a film and thinks : “I didn’t know a good movie could be made this way !
What is your first memory of cinema ?
« My hands ! My nails ! » : the witch transformation in Disney’s “Snow White”. I was five years old, I still remember the colour of the seat in front of me, where I tried to hide. The most terrifying experience I had at the cinema.
How do you reconcile movie and Christianity ?
Most movies come from a Judeo-Christian milieu, most church-goers are movie-goers. Moreover, thanks to the cinema, when reading the Bible, Christians today “shoot” films in their minds. It is crucial to connect the two dimensions, not seeking censorship nor “privilege”.
